La logique du pire semble s’être enclenchée. On le savait : derrière les fragilités grecques existait le problème de la dette italienne, qui, si elle s’aggravait serait d’un bien plus grand risque économique. En reliant ce dernier problème aux prévisions de croissance américaine, et plus loin mondiale, l’agence Moody’s nous le confirme.


L’agence Moody’s n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans ses conclusions concernant le risque économique que représente le cas italien. Pour elle une aggravation du problème de la dette souveraine italienne et une prolongation de la crise de la zone euro aurait sur l’économie américaine des conséquences comparables à celles enregistrées après la faillite de Lehmann Brothers en 2008. Rien que ça !


A cela une raison : le brutal assèchement du marché interbancaire, comme en 2008, que la chute italienne provoquerait immanquablement. Des experts de l’agence de notation notent déjà une forme de tension allant en s’accroissant sur le marché interbancaire depuis qu’on a appris que les taux d’intérêt italiens s’approchaient des 7%, voire même des 7,5%.

 

L’agence précisant, à la manière du FMI, que l’instabilité politique de l’Italie apparaissait comme un indéniable facteur aggravant. Constat de pure inutilité aujourd’hui quand on sait que l’annonce de la succession en cours de Sylvio Berlusconi n’a en rien rassuré les marchés. Le 10 novembre au matin le monde de la finance constatait que les bourses asiatiques dévissaient face à la menace italienne. Les places boursières d’Asie ne faisant en cela qu’imiter les places européennes très lourdement en baisse le mercredi 9 novembre.

 

Le scénario du pire, maintes fois professé pour être évité, semble donc se préciser. La crise grecque n’aura été que le préambule à une contagion du problème des dettes souveraines vers des pays européens à l’économie bien plus conséquente pour l’équilibre économique mondiale.

 

Mais Moody’s de préciser tout de même qu’il ne s’agit là que de l’hypothèse du pire. Malgré ses menaces de récession planante sur l’économie américaine, en réponse au problème italien, l’agence de notation a tout de même maintenu ses perspectives de croissance pour les Etats-Unis. Soit une prévision de croissance de 1,5 à 2,5% pour 2012 aux Etats-Unis.

 

Et Moody’s de prévenir qu’en dessous de ces chiffres c’est le triple A américain qu’elle se mettrait à très sérieusement interroger.

Comme quoi la logique à l’œuvre derrière la dette grecque, à savoir des dettes souveraines tombant tels des dominos les une derrière les autres, à de beaux jours devant elle.

 

Anthony Rigot le 10-11-11