Aujourd’hui je souhaiterai vous parler d’un fléau des temps modernes appelé agoraphobie.

Qu’elle soit appelée par certains "attaques de panique" ou "crise d’angoisse" elle n’en demeure pas moins une grave pathologie. Environ 2 à 3 % de la population en souffrirait, les gens qui en sont atteints s’enferment parfois dans une épouvantable solitude et se sentent marginalisés.

Pire, certains d’entre eux n’osent même pas l’évoquer. Comment un demandeur d’emploi peut-il expliquer à son conseiller qu’il est incapable de chercher du travail? Comment lui dire que le seul fait de se présenter à son rendez-vous lui a demandé un effort pratiquement insurmontable et que sa seule pensée est de regagner au plus vite son domicile pour se sentir enfin en sécurité. Que sans doute au moment où il lui parle, il se concentre pour ne pas paniquer et que cet effort lui demande une énergie considérable.

Car oui, cette pathologie est un véritable calvaire! Alors pourquoi ne pas la considérer en tant que telle? Pourquoi les thérapies brèves ne seraient-elles pas remboursées par la sécurité sociale?

Ou tout au moins partiellement et pourquoi pas, prises en charge par la CMU? Est-ce-que la 

MDPH ne pourrait pas accorder à ces gens, le droit à une pension d’invalidité temporaire, 

reconduite tous les six mois par exemple? Pourquoi l’agoraphobie n’est-elle pas reconnue comme un vrai handicap? Car souffrir d’agoraphobie où d’attaques de panique cela revient à être prisonnier d’une détresse inimaginable. 

Les personnes qui en souffrent doivent voir leur enfer reconnu par la société. Elles ne doivent plus être prises au piège dans l’engrenage de l’administration, où se justifier en permanence face à un conseiller de pôle-emploi incrédule ou accusateur qui leur insinuera qu’elles sont paresseuses où laxistes. Elles ne devraient plus être tributaires de cette structure d’ailleurs et voir leurs allocations disparaître , ou vivre dans cette angoisse permanente. Bien sûr il existe des centres médicaux psychologiques qui prodiguent des soins entièrement remboursés par la caisse primaire d’assurance maladie, mais soyons réalistes! Sans minimiser le travail fournit par les médecins psychiatres, il s’agit de thérapies très longues auxquelles un agoraphobe ne peut pas toujours se rendre. Certains d’entre eux ne pouvant même pas franchir les quelques mètres qui les séparent de la boulangerie du coin, sans subir une attaque de panique.

Il serait bon de commencer à tendre une perche à tous ces malheureux, qui n’ont certainement pas souhaité la situation dans laquelle ils se trouvent. Ils ont envie de guérir, de retrouver une vie normale, mais parfois la pression qu’ils subissent et l’indifférence des autres face à leurs problèmes les découragent. Ils sont souvent traités comme des simulateurs et montrés du doigt, lorsqu’ils décident de confier leurs déboires à un fonctionnaire. 

Ces pathologies doivent être enfin reconnues et prises au sérieux par la société. 

Les thérapies longues ne sont pas adaptées pour ces personnes, elles doivent retrouver au plus vite leur autonomie et leur dignité de citoyens au même titre que les autres et si une consultation chez un psychothérapeute où un kinésiologue où tout autre praticien indépendant ne peut être remboursée, l’état devrait au moins reconnaître ce problème comme un handicap sévère, au risque de retrouver ces personnes marginalisées malgré elles, dans des situations plus que précaire privées de leur ARE où de leur ASS à la suite d’un fâcheux malentendu.