Les médecins savent depuis longtemps que ce n’est pas seulement la quantité mais la qualité des aliments ingérés qui influent sur la santé. De même, les économistes ont depuis longtemps remarqué qu’il existe une grande différence pour les pays qui se nourrissent d’influx de capitaux, entre des titres de créance et des titres donnant accès au capital, que ce soit par des actions ou des investissements directs .
Maintenant que les politiciens et les experts s’élèvent contre les déséquilibres commerciaux mondiaux trop importants, il est nécessaire de voir que les véritables problèmes trouvent leur origine dans des concentrations excessives d’endettement.
Si les gouvernements du G20 prenaient un peu de recul et se demandaient comment canaliser une bien plus grande partie de ces déséquilibres en des titres donnant accès au capital, le système financier mondial qui en résulterait serait sans doute nettement plus solide que le système actuel, sujet à des crises à répétition.
Nous sommes malheureusement loin d’un monde idéal dans lequel les marchés financiers partageraient efficacement les risques !
Les créanciers ont naturellement de bonnes raisons économiques pour justifier leur appétit insatiable pour l’endettement. Des informations floues et la difficulté à surveiller les entités financières créent des obstacles considérables.
Mais les distorsions liées aux considérations politiques jouent également un rôle très important. Les systèmes fiscaux de nombreux pays favorisent très fortement l’endettement par rapport aux actionnaires.
Le boom immobilier américain pourrait ne jamais avoir pris les proportions que l’on sait si les propriétaires n’avaient pas pu déduire les intérêts de leurs emprunts hypothécaires de leurs impôts.
Alors que le G20 parle de trouver un remède aux déséquilibres mondiaux, le réformes politiques adoptées ne font sans doute que les exacerber. Le Fonds monétaire internationale, par exemple, dont les capacités de prêt ont été multipliées par trois est surdimensionné. Ces fonds sont peut être un baume à court terme, mais à long terme, il est probable qu’ils donnent lieu à des problèmes d’aléa moral et potentiellement, sèment les graines de crises plus graves à l’avenir.