Le train-train « déshumain».
En raison de l’exercice du droit de retrait, beaucoup de clients, usagers, trouvent que cette manifesta tion de soutien pour le contrôleur poignardé est excessive. Allons donc !
Pour aller à Paris, je prends le train dans une gare dépourvue de portillon. Je peux acheter mon billet sur le quai à une machine. Et attendre mon train, plus ou moins caché des caméras de surveillance. En dehors de quelques passagers, en tous genres, personne de la SNCF. Suivant l’heure on peut tout craindre.
Il ne faut pas s’étonner de ce qui arrive. Et dans le métro, c’est guère mieux, si l’on veut croiser un employé.
On l’a bien cherché. Certes, depuis le poinçonneur des Lilas qui attend le grand trou, on a fait disparaître ces métiers sans avenir ni promotion. La machine remplaçant l’homme était conçue comme un progrès social. Formidable. Mais jusqu’à la déshumanisation, c’est trop. Ces métiers évitaient la montée du chômage, quoiqu’on en dise.
Mon dieu, qu’il était désobligeant de faire la queue pour acheter un billet, notre temps étant si précieux. Puis on montrait son billet à un contrôleur avant de passer sur les quais. D’ailleurs, souvenez-vous, il existait des billets de quai pour les accompagnateurs ! Et là, vous aviez, en tête de train, un employé avec un clac donnait le signal du départ. Quels archaïsmes ! Mais des uniformes, plutôt respectés, montraient un brin d’humanisation dans les transports.
Tout ce « petit » monde coûtait salaires et retraites. Alors que les géniales machines ne coûtent qu’investissement et entretien. On ne peut économiser sur tout et croire que l’honnêteté naturelle tiendra lieu de garde-fous. Surtout que les raisons concurrentielles des suppressions de postes humains ne s’imposent pas.
Les « petits boulots » sont des boulots.
Et les pertes de temps dues aux contraintes de transport ne sont que le tribut payé au productivisme et au capitalisme.
« Ça fait gagner du temps !» A quel taux, vous l’avez placé ? Qu’en avez-vous fait, du temps « gagné » ?
Il serait bon de prendre conscience que, plus que le temps, c’est son accélération qui nous inflige de mécaniquement vouloir tout réduire à sa plus simple efficacité.
Contre ceux qui arrivent à suivre les nouveaux rythmes, ceux qui sont dépassés trouvent des chemins de « traverses » qui s’affranchissent de tout par incompréhension. Car, s’il est vrai, dans la circonstance, que le coupable était « fou », on aurait pu penser qu’un entourage familial ou médical l’aurait décelé et surveillé pour qu’il ne s’aventure pas aussi librement dans la nature.
On ne peut pas râler et économiser sur la psychiatrie, et beaucoup d’autres choses, en même temps.
pas mal vu!
et si cet incident etait arrivé à un autre passager (un raleur dont la tete n’aurait pas plu)? comment aurait réagi l’opinion?
Les hopitaux psychiatriques n’ont pas pour mission d’enfermer des psychopathes à vie. Sachant que 2 % de la population peut « subir » suivant les circonstances, ce genre de crise maniaque, les hopitaux seraient vite plein
comme vous le dites, on ne peut pas économisr sur tout, deshumaniser sans quelques repercussions sur la santé mentale d’un pays
Pas de chance, ce sont toujours les plus faibles qui trinquent; rassurons nous, quelques morts de plus, cela fait grimper Sarko dans les sondages! et c’est une façon efficace de faire baiisser le chomage
Eh oui, la vision comptable de la gestion des ressources humaines détruit tout et fait prendre d’énormes risques, tant pour les usagers de la SNCF et de la RATP que pour les clients de diverses sociétés, de diverses structures, comme je l’ai écrit dans mon article : [b][i]« Un bébé = un contrat » : Scandale à la Crèche des Petits Chaperons Rouges ![/i][ [url]http://www.come4news.com/un-bebe-un-contrat-scandale-a-la-creche-les-petits-chaperons-rouges-785560[/url] ][/b].
Bien sur, dans mon papier, je ne parle pas des problèmes subis dans les transports en commun !
[u]Mais, les problèmes sont les mêmes, puisque les clients/usagers subissent ces compressions de personnel[/u] : [i]en crèche, à la suite, d’un manque évident de personnel, un enfant peut être blessé, une professionnelle, également ; dans les transports en commun, à la suite d’un manque évident de personnel, des gens[/i][i],[/i] contrôleurs, cheminots, traminots, passagers[i], peuvent se faire agresser, voire même se faire assassiner ![/i]
[u]Mais, juste une question[/u] : [i]qu’en est-il des coûts engendrés par les blessures, par les meurtres ? [/i]
Alors, il conviendrait vraiment de s’indigner face à ces méthodes de gestion des ressources humaines…
Vous avez raison, Dominique, existe-t-il une étude sur le thème des coûts comparés?
Malheureusement, [b]Jacques[/b], je l’ignore…
[u]Cependant, je vous recommande de lire mon article, que j’ai mentionné dans mon commentaire[/u] : [i]il vous montrera que le problème, que vous soulevez, n’est pas unique aux transports en commun, puisqu’il existe et perdure dans les crèches, mais également dans de nombreuses entreprises publiques ou privées, dans de nombreuses administrations ![/i]