Les présidents des États-Unis, Georges Bush, et de Russie, Vladimir Poutine, se sont réunis cette semaine à Sidney dans le cadre du forum de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), pour discuter, entre autres, de l'épineux problème de l'installation par les États-Unis en Pologne et en République Tchèque de nouveaux radars faisant partie de son dispositif de bouclier antimissile.

On se souvient que cette annonce faite par Washington avait fait bondir le bouillant président russe qui avait aussitôt brandi la menace d'une nouvelle guerre froide pour stopper l'avancée de la bannière étoilée sur les terres des anciens pays du Pacte de Varsovie. Puis, le 7 juin 2007, pour déstabiliser son adversaire, il proposait aux Américains d'utiliser les radars russes situés en Azerbaïdjan.

Il semblerait que, sur ce dernier point, un préaccord soit intervenu, et des experts des deux pays devraient se rencontrer sur le site du radar russe de Gabala et dans la Province de Krasnodar où un autre radar est en construction.

Il faut dire que Poutine a mis la pression, puisqu'il a pour ainsi dire conditionné la discussion par la Douma (chambre basse du Parlement russe) du moratoire sur la non-prolifération des armes conventionnelles. Le Kremlin avait d'ailleurs déjà annoncé vouloir congeler ce traité puisque l'Europe ne l'avait pas ratifié.

Au même moment, la Russie divulguait son intention de remplacer ses vieux missiles balistiques par les modernes Topol-M, à têtes multiples. Ce missile, atteignant rapidement des vitesses très élevées, est moins vulnérable aux interceptions par les systèmes antimissiles dans les premières phases de vol. De plus, il est pourvu de petits moteurs qui permettent de suivre des trajectoires évasives rendant une interception difficile en phase balistique. La tête contient également des éléments capables de brouiller les systèmes antimissiles, elle est annoncée comme étant résistante aux contre-mesures qui pourraient être déployées contre elle. Ce qui fait de ce missile, selon le vice premier ministre russe Sergueï Ivanov, « un missile capable de franchir tous les dispositifs antimissiles balistiques existants et futurs ».

Concernant le problème iranien, Moscou ne voit toujours pas une menace immédiate de la part de son voisin du sud, et insiste sur le fait que les Iraniens ont le droit de développer un programme d'énergie nucléaire à des fins pacifistes. Moscou construit d'ailleurs une centrale nucléaire à Busher, dans le sud de l'Iran, qui devrait être terminée pour l'automne 2008.

Poutine est arrivé en Australie avec un crédit d'un milliard de dollars pour l'achat d'armes russes, plus concrètement : 6 chasseurs SU, 2 sous-marins et 9 hélicoptères. En échange, Sidney signait un accord pour la vente d'uranium à la Russie.

De son côté, Bush déployait tous ses efforts pour que la Corée du Nord respecte ses engagements et accepte la visite des inspecteurs de l'Organisme international pour l'énergie atomique (OIEA).