Ce matin, 28 août 2007, les troupes américaines ont fait irruption dans l'hôtel Sheraton de Bagdad où elles ont arrêtés dix personnes, parmi lesquelles six Iraniens. Les caméras de l'Associated Press ont pu filmer ces arrestations où nous voyons dix hommes, menottés et les yeux bandés, emmenés hors de l'hôtel Sheraton par des soldats américains armés.
L'ambassade d'Iran à Bagdad a aussitôt dénoncé l'arrestation de sept de ses nationaux, et non six comme annoncé par les Américains, parmi lesquels un employé de l'ambassade iranienne et six membres d'une délégation du ministère iranien de l'Électricité qui se trouvaient en Irak pour une mission d'investigation préliminaire à un projet de coopération pour la reconstruction de l'infrastructure du pays.
Téhéran affirme que les forces « d'occupation » américaines savaient pertinemment que ces Iraniens logeaient au Sheraton de Bagdad, que ce coup de force était inutile, que si les Américains souhaitaient s'entretenir avec ces hommes ils auraient très bien pu les convoquer sans venir les arrêter comme de vulgaires truands !
Le bras de fer entre Washington et Téhéran se poursuit donc, il semblerait que les Américains veulent pousser les Iraniens à la faute, ce qui pourrait soit justifier une intervention militaire dans ce pays, soit donner des arguments aux diplomates pour réclamer l'arrêt pur et simple du programme nucléaire iranien auprès de l'ONU.
Vu le chaos qui règne actuellement en Irak, et l'impéritie des forces pacificatrices américaines sur le terrain, je doute que Washington souhaite ouvrir un second front dans cette région du globe. Plus que jamais, l'administration Bush à besoin d'alliés, il est improbable qu'elle se passe de l'aval de l'ONU dans le règlement du dossier iranien.