Depuis le début de l'année, sept adolescents sont morts à Londres des suites d'attaques au poignard. C'était suffisant pour qu'une entreprise, spécialisée dans les uniformes militaires, rajoute à son catalogue des uniformes scolaires en Kevlar, ce matériau utilisé pour la fabrication des vêtements pare-balles.
Ce nouvel uniforme scolaire, qui coûte prêt de 200 euros, vient s'ajouter à des pulls, tee-shirts et des gants faits eux aussi en Kevlar et qui étaient déjà proposés par la même compagnie.
Ainsi vêtus, les étudiants peuvent se rendre à l'école sans craindre les coups de couteau. La compagnie qui commercialise ces uniformes envisage peut-être une gamme résistant aux impacts de balles en vue d'une commercialisation outre-Atlantique… puisqu'aux États-Unis les poignards sont souvent remplacés par des armes de fort calibre.
C'est bien de vouloir protéger nos enfants, mais ce genre d'information me laisse toujours comme un arrière-goût en bouche, comme si l'on n'affrontait pas le problème du bon côté. À quand les puces électroniques pour marquer nos bambins et empêcher leur enlèvement, les armures blindées contre les fous du volant, les masques respiratoires contre la pollution atmosphérique, et les antennes paraboliques pour dévier d'eux les ondes nuisibles de nos portables ?
Ne serait-il plus judicieux d'éduquer nos enfants pour qu'ils apprennent à réduire les sources de tous ces maux, plutôt que les enfermer dans un cocon protecteur en leur donnant cette impression que tout peut arriver aux autres, du moment que l'on soit soi-même bien protégé ?