Donneur de mort.
Tourné vers moi.
L’outil sans peur.
Pointé sur moi.
Jambes flageolantes.
Pensées effrénées.
e suis comme hypnotisé,
Par ce doigt menaçant.
Ce rond, raison de mon effroi.
Je sens une goutte de sueur perler à l’horizon de ma nuque.
Le silence est omniprésent,
Uniquement troublé par les senteurs insupportables de l’endroit.
Le goudron mouillé délivre son pestilent arôme avec une obstination qui n’a d’égale que la protestation de mes narines.
Et il y a face à moi ce cercle de métal violent et doucereux.
Il s’impose comme la seule certitude fiable qui n’ait jamais parcouru mes synapses.
La perle liquide est à présent entre mes omoplates.
Entreprenant la délicate tâches de se scinder afin d’esquiver un grain de beauté proéminant.
Même si j’ai conscience de l’artificiel de celui-ci.
Contenu dans l’infime, pourtant infini, interstice qui sépare deux secondes.
Je l’apprécie.
Comme un musicien trouvant enfin la cantate qui lui ravit le cœur.
Je l’apprécie comme la cigarette du condamné.
Comme l’art que je ne croiserais plus jamais.
J’intercepte l’esquisse du mouvement nerveux qui signifie ma perte.
Mon insolence et mon cynisme habituel me font défaut.
Aucune répartie.
Aucune phrase d’adieu cinglante.
Je me contente de crever la bouche ouverte sur l’asphalte.
Amusant,votre poème me fait penser à un poème que j’ai écrit il y a quelques années qui s’appelle:hypnose…
fin du poème: La terre s’atrophie
La marée traine mains,lèvres,yeux crevés…
ce n’est plus que silence d’haleine et tombeau d’asphalte…
hypnose,tu m’as clouée!