C’était une première. Un défilé "haute fourrure" organisé par Fendi dans le cadre de la semaine de la haute couture.

Loin d’être un succès, le défilé censé être un jubilé pour les 50 ans de collaboration avec Karl Lagerfeld est sur toutes les lèvres pour les mauvaises raisons.

Retour sur un flop.  

Forces de l’ordre omniprésentes, cordons de sécurités, fourgons de police : les abords du Théâtre des Champs-Elysées, n’avaient rien de glamour mercredi dernier lors du défilé Fendi. Malgré de nombreux contrôles d’identité et même une intervention des pompiers, le message était limpide : la "fourrure torture" n’est pas de la mode.

 

Nous étions sur place

C’est bien d’une hécatombe dont nous parlons. Avec entre 130 et 150 millions d’animaux tués récemment pour la futile industrie de la mode selon l’ONG "mode sans fourrure", les débordements étaient à prévoir. Des dizaines de citoyens concernés par le sort des animaux s’étaient donné rendez-vous et les tuk tuk militants affrétés par la fondation Bardot étaient bien visibles. Il y eut même des mini émeutes.

(sur place des émeutes)

 

Autre flop : l’absence criante de véritables people au défilé. Aucune célébrité n’a fait le déplacement ni n’a voulu coller son image à la marque italienne. Quand on sait à quel point la présence de stars est indispensable pour une grande marque, on ne peut que constater le malaise.

Flop également sur le podium avec des modèles en fourrure lourds, encombrants et "mémérisants". Un savoir faire, faute d’un savoir "laisser vivre", en panne d’inspiration bien loin de l’air du temps.

 

La fourrure n’est pas dans l’air du temps

L’air du temps justement c’est Hugo Boss qui l’incarne merveilleusement avec sa décision, rendue publique judicieusement cette semaine, de ne plus utiliser de fourrures véritables. Leur discours vaut toutes les campagnes de protection animale. 

"nous voulons démontrer à travers nos produits que le premium et le luxe sont capables d’assimiler les questions d’éthiques et d’environnement" affirme Bernd keller le Directeur Artistique.

Grâce à cette prise de position, Hugo Boss a bénéficié d’un buzz positif immense et internationnal  sur les réseaux sociaux avec des milliers de partages et de "like" en une journée.

 

Les propos affligeants de Karl Lagerfeld

On est loin des propos de karl Lagerfeld dans le Paris Match de cette semaine.

"donc on ne tue plus les moustiques ? on se laisse bouffer par les lions ?"

Car dans le monde de Karl on se fait régulièrement attaquer par des fauves, et tuer un moustique est comparable au gazage de millions d’animaux pour leur voler leur peau.   

Plus loin, le kaiser de la mode, qui vénère choupette son animal de compagnie, continue à promouvoir la fausse équivalence du cuir avec la fourrure. 

" les gens portent du cuir qui n’est que de la fourrure épilée !" 

Raté ! cuir et fourrure sont bien deux industries différentes. La première matière est un sous-produit de l’industrie alimentaire. Tant que les gens mangeront de la viande cette matière existera, alors que les élevages à fourrure existent uniquement pour fournir le monde de la mode en peaux diverses. Ainsi le simple fait d’éviter la fourrure pourrait sauver des dizaines de millions d’animaux. Cuir ou pas cuir, c’est déjà un beau geste.

Enfin, Karl Lagerfeld estime que la fourrure représente des emplois. Pourtant le tabac ou l’armement représentent bien plus d’emplois et restent des filières critiquables. 

Et pourquoi ne pas soutenir des industries vertueuses, positives et soutenables, qui rassemblent l’humain, la nature et les animaux ? 

Tout cela mis bout à bout démontre que l’industrie de la fourrure, malgré sa belle assurance, reste plus que jamais sur la sellette. Aujourd’hui les articles qui évoquent le show parlent plus du débat de société inhérent aux animaux exploités, que du contenu soit-disant artistique du défilé.

Sans doute pas le résultat attendu.

 

(capture d’écran du site www.public.fr)