s’échappent ceux qui n’acceptent pas….


 

Rien n’est joué, mais la partie est bien commencée, d’ores et déjà la seconde manche promet des surprises entre les duels PS-FN, et PS-UMP. 204 duels FN-PS sur 394 dont 89 pour l’UMP et 37 pour le PC, avec 5 triangulaires PS-FN-UMP, pour ne considérer que ceux qui vont montrer le vrai visage de la droite gouvernementale. On ne parle plus des centristes UMP balayés par la vague FN, pour eux le choix ce sera peut être plus aisé entre le PS qui est clair dans son combat contre le FN et le FN qui est surtout démagogique accusant les partis de gouvernement d’échecs, dont eux aussi, mettant ainsi tous les autres dans le même sac. C’est facile pas besoin de programme il n’y a qu’à clamer que l’on va virer tous ceux qui prient dans les rues, et les classes populaires sautent dessus sans savoir comment ils feraient et comment leur situation sociale pourraient être améliorée. Pas besoin de faire l’ENA et d’avoir une expérience gouvernementale pour gouverner.

Marine le Pen arrive en tête dans 39 cantons et s’est qualifiée dans 402 cantons à pourvoir au second tour c’est dire la forte poussée de FN pour qui, il faut le remarquer, ses sympathisants se sont fortement déplacés, à l’encontre probablement de ceux de la droite conventionnelle qui, eu égard à la cote de Sarkozy, ont préféré s’abstenir de voter et même de ne pas montrer leur appartenance au gouvernement se présentant sous une étiquette locale. Le FN de Marine est crédité au delà de 20 % d’intention de votes au premier tour de 2012 ! Il est évident que la non participation de cette composante politique dans notre parlement favorise sa poussée surfant sur les échecs de ceux qui ont la charge de la gestion du pays. Il est évident que ce parti doit avoir une représentation parlementaire, ne serait-ce que pour lui donner des responsabilités afin qu’il montre ce qu’il sait faire.

Au soir du premier tour Jean-François Copé clame un ni ni c’est à dire pas de FN, et pas de PS, mais tout en disant que l’UMP n’a rien de commun avec le PS, c’est clair et sans bavure l’UMP votera FN. Ce ne sera finalement que la suite logique de la politique du gouvernement qui pour une fois rendra l’ascenseur au FN. La dessus Sarkozy confirme le ni ni, autrement il aurait été curieux que Copé, pas si stupide que l’on pourrait le croire, ne pouvait avoir fait cette déclaration sans en avoir parlé auparavant à son chef. Mais aussi François Baroin porte parole de l’UMP, la stratégie de l’UMP «ce n’est pas bonnet blanc-blanc bonnet cela signifie que le front républicain n’est pas la bonne solution, rappelant que le FN est un enfant de Mitterrand avec la mise en place de la proportionnelle».

On voit de suite avec qui on a à faire sachant que le FN composante d’une classe politique Française a droit comme les autres une représentation nationale, et le combattre en lui interdisant l’accès par la bi-polarisation politique est totalement scandaleux, si le FN ne comprend pas c’est à pleurer. Le combat contre le FN doit se faire sur les idées et non sur une Constitution.

Quelle sera la portée de cette consigne sachant que d’ores et déjà des ténors de l’UMP déclarent que leur choix sera le PS.

Je ne dirais pas comme Martine Aubry que l’attitude à l’égard du FN est d’être républicain ce qui revient à considérer que ceux qui se porteront sur le FN ne le seraient pas, ils le sont autant que les autres cela dépend des circonstances électorales c’est toute la différence avec ces socialistes qui sont prêts à se sacrifier pour battre le FN.

Parmi les ténors UMP qui ont déclaré que pour eux ce sera le PS on trouve Henri Guaino conseillé de Sarkozy à l’Élysée déclarant, je voterais pour le candidat qui n’est pas le FN, c’est plus large comme ouverture mais c’est clair. Il est toutefois opposé au front républicain, le FN exprimant un profond malaise. Pour Marc-Philippe Daubresse n° 2 de l’UMP, «si le FN se qualifie au second tour de la présidentielle, là il faut faire un front républicain». Quand aux centristes, c’est plus clair, Jean-Louis Borloo appelle à faire barrage au second tour au FN, et pour le Nouveau Centre de voter pour les candidats démocrates, mais aucun ne prononce le mot PS.

C’est bien une France divisée en deux qui n’arrive pas surmonter par idéologie stupide ce clivage politique qui fait le jeu du FN.

Valérie Pécresse ministre de l’enseignement supérieur déclare que personnellement en cas d’un candidat de gauche non extrême elle votera pour faire battre le FN. Jean-Claude Gaudin nouveau président du groupe UMP au Sénat, appelle un sursaut autour des valeurs de la république. Fabienne Keller ex-maire de Strasbourg et sénatrice du Bas Rhin déclare que pour sa part, elle n’a pas peur de prononcer le nom du front républicain. Nathalie-Kosciusko Morizet et Gérard Larché avaient eux aussi appelé à voter PS en cas de duel avec le FN.

Il ne manquait que François Fillon, c’est maintenant fait. Il a appelé devant le bureau politique de l’UMP, les électeurs de la majorité à «voter contre le Front national» en cas de duel PS-FN au second tour. Ce n’est plus un ni ni c’est clair, c’est ce qu’auraient rapporté les participants à la réunion du bureau politique qui se déroulait à huit clos. Il est bien évident que cette prise de position du premier ministre opposée à celle du président est un fait grave sans précédent dans cette république ce qui aurait été inadmissible il y a quelques années cela montre la faiblesse de notre président. Elle trouble encore plus les parlementaires UMP. Que faire, doivent-ils se poser comme question, pris entre le président qui a perdu sa crédibilité et le premier ministre qui devrait être sur la même ligne que lui ? L’UMP va-t-elle éclater ?

Au PS c’est clair tant Martine Aubry que François Hollande, tous sont sur la même ligne, entre un candidat UMP et un candidat FN, si les socialistes sont éliminés il faut faire barrage au FN et donc voter pour l’UMP.

Il reste les Verts et le Modem, pour les Verts-Europe-Écologie, c’est dramatique pour la démocratie que l’UMP se mette dans une position de totale confusion vis à vis du Front national. Quand au Modem par la voix de Yann Wehrling, la position de Copé est irresponsable.

Ces positions UMP pour celles qui refusent le vote«PS» nous montrent que pour DSK ce n’est pas gagné sachant que les sondages qui lui sont favorables sont surtout portés par la droite, ils risquent de se dégonfler s’il venait à être le candidat du PS.

Quelle leçon tirer sur la suite, elle est évidente pour la présidentielle. L’UMP forçant le vote FN aux cantonales espère bien en récolter le fruit à la présidentielle par une alliance avec le FN surtout si son discours de logique attrape tout se fait plus social et plus réaliste.