Les écologistes sont-ils indécents parce qu’ils « profitent » de la catastrophe au Japon pour remettre sur le tapis la question du nucléaire ?

C’est du moins ce que prétendent Xavier Bertrand, Ségolène Royal ou Claude Allègre. Claude Allègre et les écologistes, une longue histoire d’amour !

Pourtant si ce n’est pas aujourd’hui qu’on en parle, quand le fera-t-on? C’est de bonne guerre que les écologistes, qui n’ont jamais changé d’avis sur la question, se « servent » de l’actualité pour nous répéter : «  Le nucléaire est dangereux, voyez vous-mêmes ! »

Ils ne sont d’ailleurs pas plus indécents que les pro-nucléaires qui minimisent l’accident. Cette catastrophe montre une fois de plus que quand la machine s’emballe, on n’arrive pas à l’arrêter. N’est-il pas plus indécent de prétendre que ça ne peut pas arriver chez nous tout en spécifiant que l’on va renforcer la sécurité ?

Quand on visite une centrale nucléaire comme ça m’est arrivé à Chooz, on est frappé par la prudence des personnes qui y travaillent. L’éventualité d’un accident n’est jamais écartée.

A-t-on besoin des écologistes pour se poser des questions quand une telle catastrophe (pardon, un tel accident) arrive ? Ça ne sera plus jamais comme avant, Fukushima sonnera à jamais comme Tchernobyl et on peut s’attendre à plus de réticences au moment de la construction de nouvelles centrales.

On nous ressert l’argument-massue de notre indépendance énergétique et du peu de rejet dans l’atmosphère de gaz à effet de serre des centrales nucléaires. On nous tient par le porte-monnaie : « S’il n’y avait pas le nucléaire, on le paierait combien le KWH ? »

Les écologistes demandent simplement d’étudier une sortie progressive du nucléaire, n’est-ce pas une attitude raisonnable ? C’est la position des Allemands qui se donnent une dizaine d’années même si la question n’est pas encore tranchée. Il est vrai que les Allemands, au contraire des Français, sont majoritairement contre les centrales nucléaires. Mais il est vrai aussi qu’ils dépendent moins de l’atome que nous.

Si la tenue d’un référendum sur le sujet n’est pas très réaliste, il peut y avoir un débat. Puisque notre gouvernement aime les débats, celui-ci serait peut-être utile.