En cette veille de week-end, je vous offre un conte que vous pourrez conter sans compter à qui vous voulez.

 

 

Il était une fois dans notre Gaulle bien-aimée, en l’an 3 de Nicolas, un petit coin rural où vivait une centaine de familles. Leur petit coin était un village où chacun possédait un jardin et cultivait fruits et légumes de taille et de saveur inégalées. Ce village était éloigné de toute autoroute, route, supermarché. Toute cette modernité était inconnue des habitants.

 

Ce village était tellement beau que ce diable de nuage de Tchernobyl donna un sacré coup d’épaule à gauche pour dévier de sa trajectoire initiale et alla atchoumer plus loin dans le bas de la Vallée. Ainsi commit-il sa seule bonne action.

 

Les nuageots ne s’y risquaient pas trop non plus car les gros nuages, seuls, étaient autorisés à protéger ce village. Il fallait doser sa présence : ni trop peu, ni pas assez, ce que la fougue des nuageots n’aurait pu faire.

 

Une particularité dans ce village : les fenêtres des chambres d’enfants étaient plus petites que celles des parents. Auraient-ils à cause de leur taille besoin de moins de lumière que les adultes ? C’est un mystère qu’à ce jour je n’ai pu résoudre.

 

Il y avait, entre autre famille, un petit Camille, taches de rousseur, cheveux auburn, yeux bleus marine, qui vivait bien sur chez ses parents.

 

La mère de Camille, Gertrude, confectionnait les habits de Camille. Celui-ci possédait donc 3 pantalons : 1 vert, 1 rouge et 1 bleu. Le vert, son préféré avait la jambe droite plus longue que la jambe gauche.

 

Il en était ainsi également des repas. Parfois Gertrude en mettait trop sur la table ou pas assez. Dans ce cas, Jean, son mari, et son fils Camille, ne disait rien mais se relevaient en cachette pour dévorer qui une pomme verte, qui une pomme jaune ou rouge.

 

Tendre démesure. Ainsi allait la vie, simple, baignée d’amour et d’amitié jusqu’au jour où …

 

Camille, étant en vacances, se dirigea, il ne sut jamais pourquoi vers le Château dont nul ne savait plus si il était encore habité ou pas. Seuls les anciens auraient pu répondre à cette question mais le dernier était mort depuis une dizaine d’années.

 

Camille, fredonnant, faisant claquer ses bretelles de pantalon, se dirigea vers le Château jusqu’à ce qu’il entende une voix quelque peu mécanique qui lui demanda de tournicoter. Craintif mais curieux, il tournicota et vit ceci : Un renard polaire bleu et un vison qui le regardaient. Ceux-ci lui tinrent ce langage :

 

Qui es-tu petit homme ? Je suis Camille. Et vous .

Moi je suis le renard

Et moi le vison

D’où venez-vous.

Nous vivons en Islande, une île où il fait froid. Ma fourrure me protège de l’hiver et je me nourris d’oiseaux, de mulots, et mêmes de carcasses de poissons.

Quant à moi, dit le vison, je me nourris d’œufs de macareux dont je suis très friand, d’eiders et occasionnellement de petits poissons et de rongeurs.

 

Ainsi devisèrent-ils tous les trois se racontant moult anecdotes, riants, pleurant, sautant de joie jusqu’à ce qu’arrive le moment de se séparer.

 

A cet instant, la renard bleu et le vison se mirent sur la même ligne et donnèrent tous les deux un amical coup de pied au petit  homme pour qu’il aille voir un peu plus loin ce qui se passe.

 

Le second jour une voix, un peu moins mécanique, lui demanda à nouveau de tournicoter deux fois. Il tournicota puis tournicoti et se retrouva en compagnie d’un grand et vieux lion, immobile depuis des siècles et de l’oiseau Bâ perché sur le lion.

 

Qui étais-tu petit homme ? D’où viens-tu ? Le renard polaire et le vison m’ont envoyé vers toi pour que tu me délivres ton message.

 

Le lion esquissa alors un sourire, le premier depuis des millénaires et lui dit qu’il était là pour protéger son pays et en écarter toute maléfice. Le son de sa voix suffisait.

 

A son tour, l’oiseau Bâ lui dit qu’il voyageait entre le monde des vivants et le monde des morts. Il permettait ainsi à l’homme de renaître ; rentré faucon, tu en ressortiras en Phénix.

 

Camille tout étonné de ce qu’il apprenait leur parlât de sa vie et de ce que lui avaient raconté le renard polaire et le vison.

 

Ainsi devisèrent-ils tous les trois se racontant moult anecdotes, riants, pleurant, sautant de joie jusqu’à ce qu’arrive le moment de se séparer.

 

A cet instant, la lion et l’oiseau Bâ qui d’un coup d’aile qui d’un coup de pied envoyèrent le petit homme voir un peu plus loin ce qui se passait.

 

Ainsi le troisième jour, Camille se retrouva face à la panthère des neiges et au Barhal. Il était au Népal.

 

Ceux-ci lui demanda : Qui es-tu et d’où viens-tu ?

 

J’ai rencontré en Islande, le renard polaire bleu et le vison, en Egypte le lion et l’oiseau Bâ.

 

La panthère des neiges se présenta ainsi. Je suis un gros chat sauvage qui vit à plus de 4 500 m d’altitudes. Je chasse la nuit pour me nourrir et je courre beaucoup, beaucoup, me cachant car je me méfie de l’homme. Pour leur échapper je fais des bons de 10 mètres. Les hommes s’essoufflent à me courir après ce qui me fait rire.

 

Moi dit le Bharal, je vis à plus de 4 800 m d’altitude et ma couleur au printemps est gris-bleu.

 

Tout comme le panthère des neiges, nous sommes difficiles à croiser car tous les deux nous sommes sauvages.

 

Camille tout étonné de ce qu’il apprenait leur parlât de sa vie et de ce que lui avaient raconté le renard polaire et le vison, le lion et l’oiseau Bâ.

 

Ainsi devisèrent-ils tous les trois se racontant moult anecdotes, riants, pleurant, sautant de joie jusqu’à ce qu’arrive le moment de se séparer.

 

A cet instant, la panthère des neiges et le Barhal se mirent sur la même ligne et donnèrent tous les deux un amical coup de pied au petit  homme pour qu’il aille voir un peu plus loin ce qui se passait.

 

Au soir du troisième jour, la porte du château s’entrouvrit laissant passer une faible lueur de lumière

 

Le quatrième jour, Camille se retrouva une fois de plus en terre inconnue la Micronésie : petit État fédéral, appelé aussi Jules Dumont d’Urville du Pacifique occidental situé dans une partie de l’archipel des îles Carolines.

 

Camille se trouva en face, non pas de grosses bêtes mais d’oiseaux, la Frégate du Pacifique et le Fou masqué

 

Qui es-tu petit homme et d’où viens-tu ?

 

J’ai rencontré en Islande, le renard polaire bleu et le vison, en Égypte le lion et l’oiseau Bâ, la panthère des neiges et le Barhal au Népal.

 

Moi dit la Frégate du Pacifique je suis un mâle au plumage noir et à la poche gulaire rouge vif sur la gorge. Ma queue est fortement fourchue comme tu le vois, et le dessous de mes ailes plutôt gris argenté.

Je suis silencieux lorsque je me trouve en colonie mais très bruyant lorsque je suis amoureux et en parade. Je glougloute comme les dindons.

 

Quant à moi dit le Fou Masqué, mon plumage est essentiellement blanc et ma queue noire. J’ai sur la tête un masque noir, partant du bec jusqu’aux yeux. Mon bec est jaune ou jaune verdâtre. C’est selon.

 

Je me nourris de poissons et de calmars et je profite parfois de la chasse effectuée par les poissons comme le thon qui rabattent les poissons à la surface.

 

Ainsi devisèrent-ils tous les trois se racontant moult anecdotes, riants, pleurant, sautant de joie jusqu’à ce qu’arrive le moment de se séparer.

 

A cet instant, la Frégate du Pacifique et le Fou Masqué se mirent sur la même ligne et donnèrent tous les deux un amical coup d’ailes  homme pour qu’il aille voir un peu plus loin ce qui se passait.

 

Le cinquième jour, Camille aidé de tous ses amis se retrouva à Nauru sur le bord d’une falaise face à la rousserolle et à l’aigrette sacrée.

 

Qui es-tu petit homme et d’où viens-tu ?

 

J’ai rencontré le renard polaire bleu et le vison en Islande, le lion et l’oiseau Bâ en Égypte, la panthère des neiges et le Barhal au Népal, la Frégate du Pacifique et le Fou Masqué en Micronésie.

 

Amusée des aventures du petit homme, la rousserolle de Nauru lui dit qu’elle était en voie de disparition et qu’elle se contentait de chercher sa nourriture dans les branches des cocotiers du bord de mer.

 

L’aigrette sacrée lui montrât son plumage à la belle couleur ardoisée et ses pattes couleur chair jaune foncé, son bec de couleur rose.

Quand je me nourris lui dit l’aigrette, je fais ORK et je chasse les crabes de petite taille, les blennies, les poissons-clowns, les sauterelles

 

Ainsi devisèrent-ils tous les trois se racontant moult anecdotes, riants, pleurant, sautant de joie jusqu’à ce qu’arrive le moment de se séparer.

 

La rousserolle de Nauru et l’aigrette sacrée, d’un coup d’ailes renvoyèrent Camille dans son village.

 

Ainsi Camille découvrit les 5 continents.

 

Au soir du cinquième jour, la porte du château s’entrouvrit plus largement laissant apparaître une main.

 

Camille s’avançât, laissant ses craintes de côté et là, il rencontra le seul et unique homme qui ne descendait plus au village depuis plusieurs années car son visage avait été défiguré par un incendie.

 

Camille et le Prince Jean s’apprivoisèrent, se parlèrent, se décourant l’un l’autre puis Camille se rappelant que tous les animaux qu’il avait croisé n’étaient jamais seul, il prit le Prince Jean par la main et lui promit de ne plus jamais le quitter. Il le ramena à son village et le présentât à tous.

 

Aussi, à chaque jour anniversaire, le 8 août de chaque année, le village organise une grande fête. Fruits, légumes, gâteaux, boissons, animations, contes, acrobaties, théâtres, feu d’artifice et le clou de la soirée étant de flotter sur un magnifique tapis volant au-dessus du village. Personne ne manquerait ce fabuleux transport.

 

Ce village trop  heureux ne peut être vue des autres villages dont les habitants ploient sous leur fardeau quotidien, râlant, piétinant, serrés comme des sardines dans les transports, grignotant à midi, se stressant du matin au soir. Ils n’ont plus le temps de voir les gens heureux et se tiennent si loin d’eux. Le bonheur voudrait bien d’eux mais eux ne le reconnaissent pas. Et pourtant ne dit-on pas que le bonheur est contagieux ?

 

A vous d’imaginer maintenant la suite des aventures de Camille. Son retour, ses farces …

 

Ai-je été un peu trop longue. Nous le savons bien, les contes ne sont jamais assez longs ….