Bien qu’étant peu d’accord avec l’ensemble des ouvrages de Pierre Daco, psychothérapeute, je retiendrai ces mots tirés de son livre «Liberté intérieure » :
« L’intelligence et l’amour ne sont-ils pas étroitement liés ? Et n’est-ce pas la plus grande intelligence qui, seule, serait capable de l’amour le plus grand ? (…)
L’intelligence exige de sortir de toutes les prisons :
Des dogmes, des tabous, des coutumes, des opinions.
Ainsi toute forme d’intégrisme -personnel ou social- signifie la réduction considérable de l’intelligence.(…)
De plus, l’intelligence ne fonctionne bien que si la machine-organisme est débarrassée de ses brouillages parasitaires ; entre autres : la peur de se découvrir, la peur de se poser et de poser des questions, la peur de perdre ses sécurités familiales, sociales, morales, philosophiques ; la peur d’une autre chose, la peur de la totale liberté liberté intérieure.»
De la liberté intérieure à la paix intérieure, il n’y a qu’un pas, un grand pas, certes, mais un pas que l’on franchit avec plaisir :
« L’intelligence ne fonctionne bien que si la machine-organisme est débarrassée de ses brouillages parasitaires », à savoir faire sauter tous les verrous des prisons dans lesquelles nous nous enfermons au fil du temps sans que l’on n’y prenne garde.
– Faire l’effort de mieux se connaître, se découvrir : « de s’observer en tant qu’être pensant, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions qui ne sont toujours qu’une illusion de données » (Socrate) mais aussi se connaissant mieux soi-même, connaître et comprendre les autres.
– La peur envolée de se poser des questions sur soi-même et d’apporter les réponses les plus objectives possibles. Bien sûr, confronté à soi-même, on se découvre ou s’avoue des défauts que l’on voudrait taire ou oublier. Les défauts peuvent entraîner des mauvais choix de vie débouchant sur des erreurs qu’il faut accepter et assumer, les qualités apportant l’équilibre par les bons actes et actions tout au long d’une vie.
– Envolée aussi, la peur de poser des questions aux autres, voire de « régler des comptes » ; des questions qui ont perturbé le cours de la vie, empêchant parfois de dormir. Elles débouchent souvent sur des réponses parfois difficiles à comprendre mais le « mécanisme humain » finit toujours par les accepter à moyen ou long terme du moment que l’on ne met pas, trop longtemps, des « pansements thérapeutiques » pour effacer une mémoire douloureuse. Rire et pleurer font partie de la vie, s’empêcher de l’un ou l’autre ferait qu’une partie de soi-même serait éteinte.
Les instants douloureux s’effacent avec le temps, notre mémoire ayant la capacité de ne garder que les moments joyeux, la plupart du temps.
Les réponses trouvées qui conviennent poussent à vire « autre chose » plus profondément et plus loin, parfois géographiquement.
Même professionnellement, finis les tourments, l’hypocrisie d’une vie où l’on s’est oublié en chemin à vivre pour les autres.
– La plus grosse peur serait-elle de perdre ses sécurités familiales et sociales ?
Tout au long de sa vie, on voit s’ériger des obstacles que l’on estime infranchissables et que l’on franchit avec étonnement.
Avec des barres de plus en plus hautes à chaque fois, la dernière, étant toujours la plus difficile, serait-elle celle de trop ? Il n’en est rien. Le franchissement des obstacles et des barres toujours plus hautes résulte d’une motivation : l’amour. Un mot qui vient expliquer les actes quotidiens passés, présents et futurs. La préservation, la protection de soi-même et des autres ne résulte simplement que de l’amour de soi-même et des autres. Paradoxalement, le regard des autres devient secondaire et relativisé.
– Le lever des tabous me dérange, cependant, dans les écrits de Pierre Daco ; il laisse la porte ouverte à tous les fantasmes. Ajoutés aux dogmes familiaux et sociaux, les tabous moraux seraient liés à la vision que l’on aurait du bien et du mal.
L’anticonformisme n’étant pas considéré comme un défaut, il n’est donc pas interdit de bousculer certains codes, d’un groupe, de la sphère privée ou de la société surtout lorsque les règles et lois ne sont pas enfreintes.
– Dans les tabous philosophiques, on peut ajouter les dogmes religieux ; se situant toujours par rapport à un groupe, à la société, est-on obligé de fêter Noël ou le nouvel an pour entrer dans le moule ? Rien, ni personne n’y oblige. Le libre-arbitre et la libre opinion font que l’être humain est unique, assumé et responsable.
La mort ferait partie des tabous levés par un être « abouti » ; elle peut planer telle l’épée de Damoclès mais elle ne fait plus peur. Son acceptation rend plus fort, plus serein. La victoire d’un combat de chaque jour grandit, donne une autre dimension à celle ou celui qui en subit les outrages.
Face à soi-même, on ressent, non pas l’épanouissement, le mot serait trop fort, mais l’aboutissement d’une vie avec ses joies et ses chagrins.
Souvent enfantée dans la douleur, tous les verrous dit « normaux » ayant sauté, la liberté intérieure s’impose comme une évidence.
Retrouvant des libertés perdues au nom d’un ronron quotidien, la liberté intérieure mène vers la paix intérieure ; on ressent qu’on est sauvé mais on ne sait pas par quel miracle.
Le mécanisme humain est des plus belles inventions de la création; il reste intact et presque indestructible grâce à l’amour.
Il est plein de ressources que chacun ignore jusqu’au moment où il est confronté à lui-même, à ses propres peurs, celles des autres. Il ressort toujours plus fort avec une sagesse que d’aucuns n’auraient soupçonner.
Chaque être qui rechercherait la paix intérieure sait qu’elle a un coût et que le chemin pour l’atteindre est long et parsemé d’embûches.
La paix intérieure est comme cette lueur, au bout d’un tunnel, qui s’approche et s’enfuit. Un jour, cette lueur s’arrête de s’éloigner, elle s’approche et pour de bon…
Pour étayer ces propos, voir, écouter:
[b][quote]De plus, l’intelligence ne fonctionne bien que si la machine-organisme est débarrassée de ses brouillages parasitaires [/b]; entre autres : la peur de se découvrir, la peur de se poser et de poser des questions, la peur de perdre ses sécurités familiales, sociales, morales, philosophiques ; la peur d’une autre chose, la peur de la totale liberté liberté intérieure.»[/quote]
Très vrai comme réflexion!