De nos jours, bien des gens ne peuvent se passer de l’ordinateur, ne serait-ce qu’une seule journée. Bien entendu, cette technologie comporte plusieurs avantages, autant pour les entreprises que pour le grand public. Que ce soit en tant qu’outil de travail, de magasinage, de recherche ou de communication, tout le monde y trouve son compte. Mais, celle-ci, comme toute chose, amène aussi son lot d’inconvénients. En effet, l’ordinateur est également un outil de prédilection utilisé par les prédateurs sexuels. Ces pédophiles n’ont plus besoin de rôder autour des écoles et des parcs… au contraire. Grâce à Internet, ils ont maintenant la voie grande ouverte pour amadouer de jeunes filles et garçons : beaucoup plus facile et efficace. Dans ce texte, il sera question des dangers qui menacent nos enfants en ce qui a trait aux cyberprédateurs ainsi que de la prévention, très peu présente au Québec.
D’abord, il est important de savoir que ce phénomène n’est pas un mythe, bien au contraire. Cet enjeu est bien réel et présent tout autour de nous. Revenons 4 ans plus tôt. Le Journal de Montréal effectue une enquête concernant les cyberprédateurs, qui révèle qu’un grand nombre de pédophiles traquent les jeunes sur le web dans le seul et l’unique but d’obtenir des contacts sexuels. Aujourd’hui, la situation n’a nullement changé. L’équipe de J.E a elle-aussi réalisé, récemment, une enquête qui dévoile des résultats similaires. Après avoir réalisé un faux compte d’une jeune fille de 13 ans, celle-ci a reçu plusieurs offres sexuelles d’une cinquantaine d’hommes, pour la plupart majeurs. Certains souhaitaient rencontrer l’adolescente, d’autres préféraient avoir un contact via webcam ou simplement entretenir une conversation sexuelle avec elle. Le visage du criminel change : père célibataire, homme marié, retraité… mais la cible reste la même. Comme vous pouvez le constater, ces faits sont extrêmement révélateurs. Peu importe la façon qu’ils utilisent, tous les prédateurs trouvent leur compte grâce à Internet.
Par contre, il y a bel et bien un mythe présent dans cette histoire, mais celui-ci concerne la prévention de ces criminels. On pourrait penser que la Sûreté du Québec accorde beaucoup l’importance à cette situation… et bien non. Malheureusement, ce phénomène est bien peu surveillé par nos policiers québécois. Bien que le nombre d’arrestations ait augmenté de 34% l’an dernier, le Québec ne semble pas évolué en ce qui concerne la question. Pour constater cette absence de progression, comparons-nous avec nos voisins de l’Ontario. Ceux-ci ont récemment créé une escouade pour arrêter les cyberprédateurs, où 35 professionnels y travaillent à temps plein. Ici, au Québec, aucun professionnel n’a comme emploi de contrer ce fléau. Nos policiers vont y donner de leur temps seulement sur dénonciation. Évidemment, les résultats ne sont pas les mêmes. En Ontario, 150 cyberprédateurs ont été mis en état d’arrestation l’an dernier, comparativement à 26 pour notre province… De plus, la Sureté du Québec n’a voulu émettre aucun commentaire concernant le reportage réalisé par J.E., malgré leur insistance. Plusieurs questions se posent face à cet étrange silence.
À la lumière de ce qui précède, nous pouvons constater que le Québec est loin derrière ses semblables en ce qui concerne la prévention des crimes commis par les cyberprédateurs. Le pire dans cette histoire est que ceux-ci en sont bien conscients, ce qui fait du Québec un lieu de prédilection pour ces pédophiles. Même si on conscientise de plus en plus les jeunes face à ce fléau, et de plus en plus tôt, personne n’est à l’abri…