PLACE TAHRIR avant 2012… 

 

 

   

                        Dégage…

        Il y a peu, une lettre d’un ancien attaché culturel dénonçait le fléchissement de nos moyens à l’étranger.

        Comme il avait raison…

        La preuve ? Il suffit de regarder la télévision pour voir lors des manifestations en Tunisie l’usage du verbe dégager.

        « Ben Ali dégage »… en français sans la moindre faute d’orthographe. N’est-ce pas la meilleure marque de nos obligations culturelles à l’étranger?

        Et la force de cet impératif remis à la mode carthaginoise met du baume au coeur.

        Mais ce n’est pas tout. Un pays anglophone d’occupation et francophile, vient encore de reprendre ce slogan. Au Caire, on a vu des « Moubarak dégage ». En anglais « Game over », plus flipper que notre menaçant dégage.

        D’autres pays, en voie de pauvreté et las de dictature risquent de nous l’emprunter : Algérie, Jordanie, Yémen…

        Me vient une idée sans doute iconoclaste mais qui peut être envisagée. Ces soulèvements populaires ne proviennent-ils pas de la lente maturation des paroles de notre raïs, qui auraient été mal traduites mais dont l’esprit et la subtilité ne leur avaient pas échappé.

        Casse-toi, pauvre c… !

        On voit donc là toute notre influence, inégalée depuis De Gaulle, dans la lexicologie de ces pays. Certes, MAM, pourtant ministre durant 3 ans aux côtés de notre irascible orateur, n’avait pas prévu le « bon usage de la langue française » dans les pays ressortissant de ses prérogatives.

        Mais ne pourrions-nous pas recevoir une leçon de cette union de Sa Méditerranée, et, sans en arriver aux chars d’assaut sur les Champs-Elysées, en clamant dès 2012 « dégage » ?

        Vu du Pyramidion de la Concorde, c’en aurait de la gueule !