Cruel dilemme pour Sarkozy. On sait ce qu’on perd (Plantu qui va planter sa plume dans le quotidien algérois La Liberté), on ne sait pas ce qu’on retrouve (Dilem, le caricaturiste de La Liberté, qui remplace Plantu en une du Monde). Pas sûr non plus que Boutef’ y gagne au change…                                                              (cliquez ou déroulez pour lire la suite…)

« Ça me fait des vacances, » commente Bouteflika à la une de La Liberté, tandis que Sarkozy considère qu’avec le caricaturiste algérien Dilem, à la une du Monde, il va se retrouver noté simple A-… Il joue son Afflelou, le Juppé, ou quoi ? Ce serait notre ambassadeur français à Alger qui aurait suggéré l’échange. Plantu, qui avait soutenu Siné Hebdo contre le Charlie Hebdo de Philippe Val, va-t-il se planter à Alger, en terminant, rentré en France, par un gros point d’interrogation sous la légende « la presse française et l’existence de Dieu » ?

Cela m’en remémore une assez cocasse, en terminale A de l’institution Saint-Martin d’Angers. Un facétieux avait remplacé le crucifix du fond de la salle de classe par un point d’interrogation de même taille. Osé. Personne n’a été consigné en salle d’études, collé à recopier des « JMJ » (Jésus-Marie-Joseph), des Lauda Sion (histoire de réviser son latin du bas clergé), où à calculer la surface de Dieu (racine de zéro par zéro, mais, hein, on était des littéraires, et je ne me souviens plus très bien, sauf de mon 0,5, coef. quatre, en maths : les sections éco et français-latin étaient mélangées pour la plupart des cours, sauf ceux de maths).

Or donc, Plantu libéré, Dilem mondialisé (attn. deux liens distincts). Plantu, qui aligne rarement plus de deux lignes dans Le Monde, signale à propos du confrère que « côté barbus, il a reçu de grosses menaces. En 2004 encore il apprenait que tel imam de telle mosquée avait demandé qu’on l’égorge, toute affaire cessante; ça met comme une ambiance… ». Mâtin ! Prolixe et même limite verbeux, cette fois…

C’est donc notre excellence Xavier Driencourt, ambassadeur à Alger, qui a chassé le moustique Dilem pour importer le bourdon Plantu (je sais, facile, mais cela m’a-t-il jamais retenu ? Et puis, mes confrères ne sauraient m’en vouloir durablement, de cette petite pique vénielle). Plantu se définit en Liberté surveillée, Dilem plante (ou campe) une Afghane en burqa cherchant la sortie sans plus la trouver qu’un militaire français en Kapisa.  

Côté Liberté, c’est Sara Kharfi qui fait causer Plantu : « Je suis ici pour tendre un peu les élastiques du tremplin, par quatre petits crayons qui permettent de faire rebondir les opinions et les idées, parce que nous en France on dit souvent — et c’est vrai — que c’est une démocratie, mais je pense que ça ne suffit pas. On a à se nourrir de l’expérience et du regard des autres. Et je pense que nous en France, on a beaucoup à apprendre pour conjurer nos interdits. ». Cela ne durera qu’une petite semaine. Bien dit. Cause toujours. Celle de Cartooning for peace, une association, notamment, de caricaturistes.
Cela se traduit « caricaturistes pour (faire) le pet », ou plutôt le pied de nez aux pouvoirs en place, mais aussi l’alarme, le guet…