Des adieux bien trop passifs…
Inspiré du roman homonyme de Chantal Thomas, Benoît Jacquot dresse le tableau d’une société aristocratique sur le déclin dans son nouveau film, Les Adieux à la Reine.
A l’écran, le contexte est posé dès le premier plan : nous sommes le 14 Juillet 1789 lorsque Sidonie Laborde (Léa Seydoux), jeune lectrice totalement dévouée à la reine Marie-Antoinette (Diane Kruger), se réveille. Elle s’apprête alors à vivre trois jours qui, sans qu’elle ne s’en doute, vont l’amener à quitter progressivement l’entourage de l’épouse de Louis XVI, suite aux évènements révolutionnaires.
Dans Les Adieux à la Reine, Benoit Jacquot montre avant tout les relations que tissent les femmes entre elles dans la société aristocratique de la fin du XVIIIème siècle. Le trio féminin composé par Sidonie, Marie-Antoinette et Gabrielle (Virginie Ledoyen) domine le film et permet de mettre en exergue les attirances de la lectrice pour la reine mais aussi celles de cette dernière pour une jeune femme de la Cour. Ce film centré sur les femmes nous le suivons avant tout à travers les yeux du personnage de Léa Seydoux. Les multiples plans subjectifs en caméra-épaule nous permettent de ressentir toute la tension qui s’accentue au fur et à mesure que le film progresse, laissant place à un véritable huis-clos dans l’enceinte du château.
Si globalement l’esthétique est cohérente et soignée, en partie grâce au décor authentique qu’offre Versailles, la retranscription historique semble parfois approximative, notamment au point de vue du langage assez maladroit de certains personnages secondaires. Passées les quelques scènes de tumultes vécues à travers la subjectivité de la lectrice, le sommeil du spectateur se fait sentir. Le film souffre de l’espace-temps trop restreint dans lequel il se construit et s’épuise assez vite. Peu de choses se passent et l’action demeure relativement statique lorsque l’on sort des relations pourtant convaincantes du trio féminin, qui permettent aux actrices d’exprimer leur talent respectif et au spectateur de sentir le soin que Benoit Jacquot prend à filmer la beauté de ces femmes.
Pour vous faire une idée, voici la Bande-Annonce :
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Sortie en DVD : le 1er Septembre 2012.
Florian F.