Après la première trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter jackson (2001 à 2003), adapté du très connu et populaire roman de J.R.R. Tolkien qui a posé les pierres de l’heroic fantasy, le célèbre réalisateur s’attaque au début du récit en tentant d’adapter Le Hobbit qui raconte les événements qui se sont déroulés 60 ans avant ceux relatés dans Le Seigneur des Anneaux. En France, la première partie de cette nouvelle trilogie, intitulée Le Hobbit : Un Voyage Inattendu, est sortie chez nous le 12 décembre 2012. On y retrouve même quelques acteurs de la première trilogie. Mais les fans de Tolkien seront-ils contents ou déçus ?

 

Comparaison avec les 3 premiers films

 

On y retrouve plusieurs acteurs de la première trilogie et même si 10 ans se sont écoulés depuis, on ne s’aperçoit pas qu’ils ont vieilli. Ce serait d’ailleurs incohérent car ils sont censés être plus jeunes ! La magie du maquillage et des effets spéciaux fait donc merveille, cependant on remarque que le soin apporté aux détails du premier triptyque est presque absent de ce nouvel opus.

 

Commençons par un bon point : si la magie était très peu présente dans les trois premiers films, au grand désarroi des fans, ici au moins on la voit plus souvent à l’oeuvre, ce qui n’est pas plus mal, même si, parfois, elle reste suggérée. Bien entendu, les amateurs d’heroic fantasy auront reconnu sont utilisation lorsque le rocher dévale les pentes des souterrains de la montagne ou lorsque le groupe se retrouve à faire de la luge sur des échafaudages !

 

En revanche, les nains sont vraiment mal représentés. Dans la précédente trilogie, des décors à des échelles différentes étaient prévus et les comédiens étaient recrutés en fonction de leur taille pour respecter les différences entre humains, nains et hobbits. Ici, les nains passent pour des humains normaux, alors que dans le roman ils ont des caractéristiques physiques très spécifiques : longues barbes fournies, petite taille, pilosité extrême et embonpoint. On en est loin dans le film ! Les elfes aussi sont assez mal représentés, mais ce problème existait déjà dans les premières adaptations. Chez Tolkien, les elfes sont des êtres supérieurs, arrogants, très intelligents et d’une grande beauté. Ils sont plus grands, plus forts, plus agiles, plus rapides et surtout plus beaux que des êtres humains. Leur beauté est loin d’être époustouflante. Pour les puristes, ce détail compte !

 

Passons maintenant à l’adaptation en elle-même !

Une adaptation un peu molle

On ne peut pas transposer facilement un roman sur grand écran : il y a toujours des modifications à faire. Ici, on ajoute des personnages qui n’existent pas dans le livre. Ce n’est pas très grave. Pour des raisons marketing aussi, des personnages réapparaissent comme Frodon Sacquet alors qu’on ne fait aucunement mention de lui dans l’oeuvre originale. Cela permet de faire le lien avec la première trilogie et d’attirer les fans des premiers films. En même temps, on a l’impression de gâcher de la pellicule pour des scènes inutiles.

 

D’ailleurs, on regrette fortement qu’une aussi grande partie du film soit consacrée à un seul événement : le regroupement des nains chez Bilbon. Au moins 30 minutes assez longues pour pas grand-chose, le film ne semblant vraiment démarrer qu’au bout de 45 min voire 1 h. On s’ennuie un peu au début et ce retard pris fait que les autres scènes s’enchaînent peut-être trop rapidement. L’aventure semble donc un peu déséquilibrée, ce qui est dommage. On a également l’impression que l’univers très riche de Tolkien est un peu trop résumé et perd beaucoup de son charme. Les amoureux d’heroic fantasy risque donc d’être un peu déçu par cette adaptation un peu bâclée qui constitue néanmoins un agréable divertissement mais qui n’est pas l’adaptation qu’on attendait. Espérons que les deux films suivants corrigeront quelques défauts de celui-là ! On peut ainsi lui faire les mêmes reproches qu’au jeu Bilbo Le Hobbit sorti fin 2003 sur GameCube, PC, PS2 et GameBoy Advance.