L’Afrique a connu ces derniers mois l’un de ses moments les plus mouvementés.

De la Côte d’ivoire en passant par la Tunisie, l’Egypte et la Libye, la presse internationale et les milieux  diplomatiques ont eu suffisamment de graines à moudre. Cependant, à chaque fois, à contrario des pays occidentaux et de l’ONU qui ont eu à chaque fois des positions plus ou moins claires, l’union africaine, pourtant principale concernée, a une fois de plus étalé ses limites, en affichant clairement son incompétence à prendre des  résolutions susceptibles de sortir certains de ses membres de  l’impasse.

Même pris individuellement, ils sont peu ; très peu, ces leaders africains,  qui ont eu le courage de lever leur  petit doigt,  pour afficher clairement leur position. Le président Abdoulaye Wade du Sénégal, reste à ce jour, le seul président africain à avoir publiquement exprimé sa positon sur la situation en Côte d’ivoire. C’est ainsi qu’il a été le premier chef de l’Etat Africain à recevoir Alassane Ouattara, au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo.

Plus loin, depuis hier, maître Wade a déjà choisi son camp en Libye ; comme la majorité des pays développés, le président sénégalais a reconnu les insurgés libyens comme les seules autorités légitimes de Libye. Plus loin, le « vieux » président s’est dit prêt à un échange d’ambassadeurs avec ces derniers. Une position qui rompt totalement avec celle de plusieurs de ses paires au sein de l’U.A.

 Aussi, cette attitude du président Wade invite plus d’un observateur averti à se poser des questions sur ses réelles motivations. Cependant, compte tenu du calendrier électoral sénégalais avec des présidentielles dans quelques mois, nul doute qu’il entend par ces actes flatter les présidents Sarkozy et Obama, afin de bénéficier de leur soutien pendant ce scrutin ; surtout qu’il sait autant que nous que le monde diplomatique vient de s’enrichir d’une nouvelle expression : « président reconnu par la communauté internationale ».

En matière de respect de la démocratie et des  droits de l’homme, nous ne pensons vraiment pas que monsieur Wade soit un exemple. Donc,  sa posture actuelle ne pourra tromper que les « analphabètes » de l’environnement politique sénégalais.