Les lampions se sont éteints hier sur le sommet de l’union africaine à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale.

Le thème consacré à la jeunesse du continent a très vite été éclipsé, situation oblige, par  la crise libyenne qui fait rage. Une crise née de la volonté de la France et de ses alliés de l’OTAN d’en finir avec le colonel guide Mohammar kadhafi.

Au sortir du sommet, l’union a pondu une déclaration qui devrait sonner comme un coup de massue sur la tête du procureur  Morero Ocampo, procureur de la cour pénale internationale qui a délivré dans la précipitation ou plutôt dans la contrainte un mandat d’arrêt international contre Kadhafi et ses proches, compliquant ainsi le problème et compromettant surtout la feuille de route de sortie de crise que l’organisation africaine prône depuis le début du conflit. Aucun pays membre de l’union n’exécutera la décision de la CPI d’arrêter le guide libyen. C’est ce qui ressort en substance du communiqué final qui a sanctionné la fin des travaux du sommet de Malabo hier vendredi 1er juillet.

Un cinglant désaveu pour la justice internationale qui semble  s’être résolu à  s’acharner sur les dirigeants africains en s’invitant dans les crises qui n’auraient pas eu lieu si l’occident ne s’était pas découverte une âme funeste de faiseur de démocratie par la guerre dans les pays qu’elle croit lui appartenir. Aujourd’hui le problème libyen va au-delà de simple conflit interne qu’on voulait lui attribuer  et ébranle la quiétude des puissances alliées engagées à en découdre avec le régime de tripoli. La CPI  qui a toujours joué les troubles fête ressemble mystérieusement à une arme brandit en dernier ressort quand tout semble se compliquer pour « ses propriétaires ». On se souvient en effet que le mandat d’arrêt international contre le président soudanais contre Oumar El Béchir lancé par Morero est intervenu au moment même où les USA voyaient leur résister farouchement Khartoum. En cote d’ivoire, la CPI a menacé l’ancien président Laurent Gbagbo lorsqu’il semblait tout contrôler au détriment de la France. Après sa chute, silence de mort de la justice internationale jusqu’à ce que le président Ouattara pour espérer se dédouaner la conscience l’invite à une enquête préliminaire. Aujourd’hui, c’est contre Kadafhi au moment même où tout se complique pour la coalition. La CPI serait donc un instrument utilitaire aux mains de puissances occultes qui s’en servent pour assouvir leurs désirs ?  Cela l’union africaine l’aura compris en exprimant le refus  poli d’exécuter la volonté de l’occident par le biais d’une institution qui perd de sa crédibilité au fil des crises dans lesquelles elle s’invite.

 Sa précipitation à bondir sur les dirigeants du continent africains et son silence sur les crimes à coloration occidentale comme la violation de l’embargo par la France sur les armes en Libye, dénote clairement qu’elle n’est pas compétente comme elle le prétend pour juger qui que ce soit. Mieux, elle n’a pas droit de citer dans les relations internationales où elle ne sert à rien. Pendant que les bandits de grand chemin font ce qu’ils veulent, elle se braque sur des personnalités qui tentent de protéger leur pays.

L’union africaine par ce deuxième refus de mettre à exécution les décisions de la CPI après le cas du président soudanais, réitère sa souveraineté et sa volonté de ne pas voir monsieur Ocampo se mêler de ce qui ne le regarde pas. Et c’est à espérer que ce refus d’obtempérer servira à la CPI qui avant de se jeter à l’eau la prochainement réfléchira par deux fois.