Le président Ouattara a pris lui-aussi le problème en main

 

Alors que les chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest étaient réunis ce jeudi 26 Avril 2012  à Abidjan, la Radio France Internationale (RFI), radio internationale la plus écoutée en Afrique francophone, a organisé un débat dans le cadre de l’émission « appels sur l’actualité » qu’anime Juan Gomes au sujet de la façon avec laquelle la Cedeao gère  les conflits actuellement en cours dans la sous-région.

Et, curieusement, de nombreux auditeurs ont estimé dans leurs points de vue que l’organisation économique et politique sous-régionale de l’Afrique de l’Ouest n’avait  pas réagi  de la même façon suite au coup d’Etat en Guinée Bissau qu’au Mali. Une posture qui semble un peu curieuse, quand on sait que la Cedeao au lendemain du coup de force en Bissau n’a pas tardé à inviter les putschistes à revenir à l’ordre constitutionnel

Tout le monde sait qu’il serait très hasardeux de faire une comparaison entre le Mali et la Guinée Bissau ; ceci, parce que le premier est un pays considéré jusqu’ici comme un pays démocratique et doté d’institutions fortes, alors que  le second n’était avant ce putsch qu’une république « bananière » où tout était possible, et  à tout moment. L’on comprend donc pourquoi la Cedeao a eu plus de facilité à trouver une solution consensuelle au Mali qu’en Guinée Bissau.

Et même, jusqu’ici, la Cedeao n’a pas baissé les bras en Guinée Bissau.  Car ce jeudi 26 Avril, les chefs d’Etats de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest réunis en session extraordinaire à Abidjan en Côte d’ivoire ont réitérer leur condamnation à l’endroit des putschistes au pouvoir à Bissau, tout en les invitant une dernière fois à  rendre le pouvoir sans délai aux civils, et surtout de libérer le président de la transition et le premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en détention. Aussi, les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest ont annoncé que des missions militaires seraient déployées dans quelques jours au Mali et en Guinée Bissau, pour aider ces deux pays à revenir à la légalité constitutionnelle. Donc, il ne serait du tout pas honnête de penser que la Cedeao gère de façon discriminatoire ces deux conflits.