"Il faut comprendre que les gens maintenant attendent que les banques fassent leur métier". Tels furent les mots de Nicolas Sarkozy adressés à un représentant des banques lors d'une table-ronde, aujourd'hui, à l'usine Saint-Gobain de Vaujours, en Seine Saint Denis (93).
"Qu'on ne vienne pas me dire maintenant qu'il faut être prudent, alors qu'on a prêté n'importe comment dans les années passées. Dans les années passées, on a connu deux crises où c'était quand même guichet ouvert sans demander", a-t-il poursuivi, en faisant notamment référence à la crise née de l'explosion de la "bulle internet" au début des années 2000.
"Il ne faut pas désigner de boucs-émissaires", a toutefois estimé le chef de l'Etat. "Mais on compte sur vous parce qu'une économie sans financement, une économie sans possibilité d'emprunter, c'est une économie qui tourne le dos à l'avenir", a insisté Nicolas Sarkozy.
Jeudi dernier, le président de la République avait mis la pression sur les banques pour qu'elles respectent le "pacte moral" passé avec le gouvernement, qui a débloqué une enveloppe de 40 milliards d'euros pour assurer leur refinancement en période de crise.
Il avait notamment demandé aux préfets de s'assurer que ces établissements financiers respectent leur engagement à assurer le financement de l'économie.
Dans le texte, tout celà est plutôt louable. On constate en effet, en ce moment, une extrême frilosité des banques dès qu'il s'agit d'accorder des crédits, que ça soit aux entreprises, en immobilier, ou simplement à la consommation. Mais on peut se demander à juste titre si tout celà n'est pas, encore, qu'un simple effet de manche du président, ou si il va vraiment agir en ce sens.
A-t'il réellement les moyens de "forcer" les banques à rouvrir les vannes du crédit ? Est-il vraiment en mesure de jouer de ses relations à cette fin ?
Dans l'opposition, on voit déjà arriver les critiques faciles, pourtant la majorité ne réagit que très peu.