Quand la neige déstabilise tout un pays et que devant nos yeux d’autres, s’en sortent bien mieux.

 

Si une hirondelle ne fait pas le printemps, un discours faussement rassurant n’égaye pas non plus. Les regards enjoués de nos responsables locaux comme du gouvernement, étaient bien les seuls à vouloir convaincre, se convaincre eux-mêmes peut-être, que les services techniques étaient si merveilleusement mobilisés.

 En effet, entre dix jours sur les sites internet jusqu’à la veille sur les chaines de télévisions, donc très à l’avance, notre farceuse météo avait prévenu de ce froid et de la tombée des flocons. En moyenne, pour se rendre et revenir de son travail, en Moselle, sur des autoroutes comme sur des routes nationales, il fallait compter entre 2 et 3h30 de trajet, pour 20 km. 

Oui, ce département est situé à l’est. A l’est de la France. Pas en Sibérie. Dire que nous sommes habitués à ces contextes climatiques serait une pure invention. Voilà seulement deux années que nous revoyons la neige, avec autant de centimètres et s’étalant sur autant de jours (non consécutifs), après plus de 25 ans d’absence. Nos jeunes générations faisaient comme leur acolytes des régions du soleil pour profiter de ce manteau épais et blanc : ils allaient en montagne. Quant aux séniors, ils n’espèrent plus un noël blanc depuis très longtemps. 

Mais quand Mars se joue de nous, les sableuses et autres ne se sont décidés qu’à passer vers 18h, où la majeure partie des courageux n’étaient plus dehors. Nombreuses ont été les images, de ces pauvres gens bloqués sur leurs trajets. Mais, la réalité était toute autre, une fois la frontière luxembourgeoise passée. Soit à 15 km au Nord, de Thionville, la sous-préfecture mosellane. On pourrait accuser un soit disant micro-climat ; cela dit dans le Grand-Duché où on perd un ou deux degrés en moyenne, la situation des chutes de neige fut la même. Avec davantage d’organisation, puisque aucune voie de circulations ne fut encombrée. Avec 45 % de salariés français travaillant au Luxembourg (comme nous le rapporte le quotidien luxembourgeois L’Essentiel), la comparaison entre nos deux pays ne s’est pas fait attendre. Les réseaux sociaux inondés par les plaintes personnelles tranchaient comme une lame avec les discours de nos politiques.

Doit-on alors tout mettre sur le dos de la surprise neigeuse ?! Quelle surprise au juste ?! Qu’il neige l’hiver, en France, doit-on s’inquiéter ?! L’angoisse se situe ailleurs, le manque crucial de machines, d’équipes mobilisées et surtout le mensonge face à une réalité vécue. 

Nous vivrons sans doute une rediffusion de l’épisode, puisque la semaine prochaine nous attendons l’héroïne d’un hiver qui ne se décide pas à partir.