11 avril 2011-3 juin 2011, cela fait 52 jours que l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo est assigné à résidence dans le nord du pays, après avoir été chassé du pouvoir par Alassane Ouattara. Depuis lors, aucune nouvelle de lui, mises à part les interminables interrogatoires qu’il subit de la part du nouveau procureur de la république. Toute chose qui affecte le moral de ses partisans, qui du reste sont traqués par la peur des civils armés par Ouattara sans aucune éducation civique et militaire. Monsieur Bernard Houdin, conseillé du président Gbagbo, dans un communiqué dont copie a été publiée dans la parution numéro 3853 du 3 juin 2011 du quotidien « notre voie », fait part de la détermination de l’ancien président à continuer le combat pour la démocratie et la dignité dans le strict respect des lois établies.
Or, fait remarquer le communiqué, la crise ivoirienne nous a tous édifié sur la négation de ces valeurs ; la constitution en premier. Le bourbier ivoirien nous témoigne clairement que le droit ne nous concerne pas, nous les africains. C’est pourquoi dans un pays qui se dit pourtant de droit, un opposant (Alassane Ouattara) peut se permettre d’avoir une armée, diviser en deux un pays et détruire tout ce qui symbolise sa souveraineté ; à savoir la défense nationale et la sécurité intérieure, le palais et la résidence du président de la république, nier sa constitution pour venir ensuite se faire investir par elle : quelle mascarade ! Après avoir donc rappelé à ses compatriotes qu’il a passé plus de 40 ans à rendre réels les idéaux d’une démocratie vraie, l’ancien président a réaffirmé son ouverture pour la réconciliation vraie entre les ivoiriens eux-mêmes d’une part, et d’autre part entre les ivoiriens et la France. Car au-delà de toutes les supputations de la classe politique ivoirienne, il y a la France qui trône en maitre absolu du destin africain et qui fait et défait les présidents de ses anciennes colonies avec une arrogance insultante. C’est pourquoi le président Gbagbo a appelé à un débat avec la France qui ne devra s’articuler qu’autour de la vérité sur l’indépendance de la cote d’ivoire.
A l’analyse de ce plaidoyer digne d’un homme dont toute la vie se confond avec son combat effréné pour la libération de l’Afrique du joug néocolonialiste, on comprend aisément que tous les efforts qu’on mettra à vouloir ressouder les morceaux de la cohésion sociale, resteront vains. Car l’ex puissance colonisatrice est omniprésente qui œuvre à la division des ivoiriens, afin d’asseoir sa puissance.
Le président a ensuite rassuré sur son état de santé et sur son avenir politique. Quant à l’entrée du FPI son parti dans le gouvernement de son rival Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo affirme sans détour : « la guerre faite par le président Sarkozy à mon pays a ouvert une plaie douloureuse pour mon peuple qui ne peut se cicatriser par la seule entrée du FPI au gouvernement. L’intervention massive de l’armée française dans notre pays, qui rappelle les premières heures de la colonisation, soulève des questions de fond qui nécessitent un débat franc et constructif avec la France. »
Il a aussi rappelé les conditions illégales de détention de ses collaborateurs parmi lesquels des députés qui normalement sont couverts par l’immunité parlementaire.
A la lumière de ce message, une chose, on ne peut plus importante reste à retenir : le véritable problème de la cote d’ivoire reste la France. Gbagbo en appelant ce pays à un débat franc et constructif autour de la question la souveraineté de la cote d’ivoire, démontre clairement que Ouattara ou Soro ne sont que des exécutants aux ordres de la super puissance faiseur de roi en Afrique.
A travers ce rêve que nous caressons tous de voir notre cher pays, et par delà notre cher continent se libérer du joug néo- colonialiste, un symbole, monument par excellence érigé en l’honneur de nos idéaux, Laurent Gbagbo nous éclaire et nous guide. Sa détermination et sa lucidité dans l’humiliation et la prison rassurent. Et si nous doutions encore de ce combat, l’homme vient de nous indiquer le chemin. Surtout ne pas abdiquer et continuer la lutte, sans jamais désespérer. Car aucune liberté ne s’acquiert sans sacrifice. Aucune bonne récolte ne se fait sans dures labeurs. Et si après 27 ans de prison, Mandela a pu vaincre l’apartheid, il n’y a pas de raison que nous n’arrivions pas à fabriquer ce que Senghor a appelé « la meule à broyer la farine blanche des tendresses noires ». Notre citadelle à nous c’est notre liberté, et en aucun cas elle n’est négociable.
Hauts les cœurs, on y va !
BN : pour lire l’intégralité du communiqué, allez sur www.notrevoie.ci
l afrique est sa propre perte.