A tous ceux qui ont longtemps douté de son humanisme et de son inclinaison à la générosité, le président de la république de cote d’ivoire, Alassane Ouattara vient de démontrer le contraire.Avec la main sur le cœur, il vient de faire libérer 17 proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui étaient retenus prisonniers depuis le 11 avril dernier. Aux dires du ministre de la justice, ces personnes ont été libérées sur instruction du chef de l’état, pour des raisons humanitaires ou tout simplement pour n’avoir jamais été visées par une  procédure judiciaire.

Parmi elles, de très proches collaborateurs de Laurent Gbagbo dont l’ancien ministre de la défense Amani N’guessan Michel, et la sulfureuse député d’Attecoubé  ( commune du district d’Abidjan) Odette Lorougnon. c’est  un geste d’apaisement qui a été accueilli au FPI, parti du président déchu comme une avancée majeure dans le processus de réconciliation dans lequel tous les ivoiriens se sont résolument inscrits.

Le secrétaire général dudit parti a par ailleurs exhorté le président Ouattara à faire encore plus en libérant tous les autres prisonniers politiques qui sont plus de 200. c’est un véritable suicide pour la démocratie si toutes les forces vives qui doivent constituer l’opposition sont emprisonnées. Car à vrai dire, la situation actuelle des anciens dirigeants du pays ressemble plus à un règlement de compte qu’à une volonté de rendre justice aux ivoiriens. une loi datant de 1963 stipule en effet que toute personne préjudiciable à la promotion de l’économie du pays peut être assigné a résidence par décret.

Mais bémol; aucune trace du décret qui justifie cette mesure ne se trouve nul part. Toute les démarches entreprises par les organisations de défense des droits de l’homme proches du dossier, sont restées vaines, et on nage dans une situation de non droit. Les avocats de l’ex président avaient déjà dénoncé dans un communiqué qu’aucune notification de leur assignation à résidence n’avait été signalé à tous les prévenus du 11 avril dernier. la rivalité politique qui se joue entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo est telle que le nouveau président ne veut pas se risquer à donner un quelconque moyen d’expression à ses  opposants, en les laissant en liberté.

Et au risque de passer pour un violeur des droits de l’homme, le nouveau chef de la magistrature suprême ivoirienne, préfère éloigner cet homme politique chevronné qu’est Laurent Gbagbo. Et tant pis pour ce dernier si hier, il a usé de magnanimité lorsqu’il avait les rênes du pouvoir, en faisant rentrer d’exil Ouattara et en annulant le mandat d’arrêt international qui le menaçait.