En Côte d’Ivoire, comme dans toutes les autres nations où la bestialité l’a finalement emporté sur la raison, l’on est confronté à la violation d’un droit universel ; celui qui fait de l’éducation un impératif.

Chez nous, pendant la crise, certains établissements scolaires ont été pris pour cible, et nos universités et nos campus (Cocody, Abobo, Vridi, etc.) ont servi de champ de bataille. Ainsi, au soir de ces douloureux événements, vu l’état de délabrement dans lequel baigne le pays en général et l’école en particulier, le nouveau gouvernement propose un plan de reconstruction de la Côte d’Ivoire toute entière. Ce projet qui touche presque tous les domaines maintient toujours nos universités publiques fermées. Conséquence, nous avons sur toute l’étendue du territoire ivoirien, de plus en plus d’étudiants avec des formations inachevées et des bacheliers sans spécialisation et sans formation.

N’ayant pas les qualifications requises, ils n’arrivent donc pas à se vendre sur le marché de l’emploi et ne peuvent servir ni dans le public, ni dans le privé. Ce sont désormais des étudiants convertis-en d’autres corps de métier. On parle d’étudiant-professeur, d’étudiant-vendeur de chaussure, d’étudiant-cordonnier, d’étudiante-coiffeuse, d’étudiante-gérante de bar et de boite de nuit, d’étudiante-gérante de pressing et de cabine téléphonique.

Mais la liste reste encore longue, car nul ne pourrait imaginer jusqu’où est prêt à aller quelqu’un qui a le dos au mur et qui tient absolument à se réaliser. En effet, la crise armée et ses lendemains gardent la population dans une pauvreté qui ne dit pas son nom et, seuls les riches, les mieux nantis ont vraiment le choix. Cependant, comme pour la grande majorité de la population ivoirienne, pour l’étudiant, l’horizon s’obscurcit et les lendemains en ce qui le concerne jusque là semblent sans fondement et très peu reluisants. Le rêve n’est plus possible. 

 

 Pour ma part, douze mois après leur fermeture, il est plus que temps que l’état veille à la réouverture des universités publiques afin de donner à l’école son allure d’entent si  rien ne peut être mené pour rehausser son image. Les universités sont pourvoyeuses d’intellectuels et les intellectuels, grâce à leurs nombreuses interrogations stimulent et occasionnent le développement. Enfin, ne dit-on pas que l’avenir d’une nation repose sur sa jeunesse ? A quoi ressemblerait cet avenir si ceux qui la composent ne comptent pas à leur actif des leaders.