Côte d’ivoire : Et le plus dur commence pour Ouattara !

 

12 jours de combat, 04 mois de crise, 10 ans d’impasse ; voila comment peut se résumer la côte d’ivoire au lendemain de l’arrestation de Laurent Gbagbo par les hommes de Ouattara aidés par l’ONUCI et la force française Licorne. C’est en novembre dernier au terme de l’élection présidentielle que la côte d’ivoire s’est plongée dans cette crise. Au lendemain du second tour, coup de théâtre : d’un côté, la commission électorale et la communauté internationale proclament Monsieur Ouattara président ; d’un autre, c’est la cour constitutionnelle chargé en dernier recours de proclamer les résultats définitifs d’annoncer Laurent Gbagbo vainqueur. Puis, il s’en suit une confusion totale : on se retrouve dans un seul pays avec deux présidents, deux premiers ministres et deux gouvernements. La communauté internationale tente en vain de convaincre Gbagbo à reconnaître sa défaite ; la CEDEAO et l’Union Africaine étalent en plein jour leurs limites ; Sarkozy s’approprie l’affaire, aidé en cela par presque toute la communauté internationale. Après un peu plus de quatre mois de cacophonie, l’homme fort d’Abidjan est enfin tombé les armes à la main ; permettant enfin  au « président reconnu par la communauté internationale » d’exercer pleinement son pouvoir. Mais, en l’état actuel des choses, presque tous les spécialistes s’accordent sur les difficultés qui devraient dans les jours à venir joncher le chemin de monsieur Ouattara ; des difficultés qui s’annoncent sérieuses :

La réconciliation nationale

Il ne faut pas perdre d’esprit que Laurent Gbagbo a réuni plus de 40°/° des voix au terme du second tour, et principalement dans la région sud du pays dont Abidjan la capitale. Donc, il doit alors falloir pour le nouveau président tout faire pour réconcilier ces derniers avec leurs frères du nord. Aussi, le pays que prend Ouattara est divisé en deux depuis près de dix ans aujourd’hui ; et il va falloir le réunir.

Mettre sur pied une armée nationale

Tout le monde sait l’anarchie qui règne au jour d’aujourd’hui à Abidjan. D’un côté des hommes qui restent jusqu’à l’heure actuelle très attachés à Gbagbo et de l’autre les hommes de Ouattara (FRCI) et ceux de Ibrahim Coulibaly (Commandos invisibles). Mettre sur pied une nouvelle armée nationale ivoirienne aujourd’hui revient ainsi à combler les désirs de toutes ces forces en présence.

L’équation Soro !

Nul doute que Ouattara ne réussirait jamais à récupérer son pouvoir sans l’indispensable aide de Guillaume Soro avec ses forces nouvelles devenues forces républicaines de côte d’ivoire (FRCI). Maintenant, le nouveau président devrait trouver une récompense raisonnable à son homme de main. Surtout qu’il sera difficile de le conserver à la primature, car d’après les accords électoraux, le premier ministre de Ouattara devrait venir des rangs du PDCI de Konan Bédié ; acceptera – t – il de laisser ?  Si oui à quel prix ? Et si Soro est lésé, ne retournerait – il pas au maquis contre son « Boos » ? Aussi, que deviendra I.B avec son commando invisible ? En outre, il faut bien se demander que vise Soro dans le futur ? En effet, beaucoup voit en ce bouillant jeune homme un futur président de la côte d’ivoire. Comment le réussira – t – il sans taquiner son actuel patron ?

Quelle sera la récompense de la France ?

La force française Licorne aurait joué un rôle déterminant dans la chute de Gbagbo ; toute chose qui conforte la position de ceux –là qui clament et soutiennent que Ouattara est le nouveau préfet français de la côte d’ivoire. Même sur le plan diplomatique, Nicolas Sarkozy a usé de toutes ses forces pour « enterrer » Gbagbo. Maintenant, tous les yeux seront braqués sur la façon avec laquelle Ouattara va coopérer avec la France. Ne va – t – il pas confirmer cela ?

Et le très encombrant fardeau Gbagbo ?

Le plus dure reste à faire : faut –il laisser Gbagbo aller vivre en exil ailleurs ?  Faut – il le juger et le condamner en côte d’ivoire ou alors le transférer à Laye. Voila des équations plus que complexes mais qui méritent bien des solutions et surtout justes ! Car le sort que réservera monsieur Ouattara à son prédécesseur aura une très grande influence sur son régime. A ce niveau, serrons les doigts, car, les prochains jours nous en diront davantage !