Voilà qui n’est pas une mince affaire. Si corriger sa nouvelle fantastique relève d’un travail de longue haleine et d’une attention toute particulière, il en va de même pour le roman, si ce n’est davantage (sur le long terme, en tout cas).
Rien ne dit que cette étape s’avérera plus longue et/ou fastidieuse que pour une nouvelle. Il s’agit d’un tout. Le thème, la trame… tout ceci entre dans le cadre de la correction, et il est possible qu’un court texte vous donne plus de fil à retordre qu’un long.
Qu’est-ce que donc, alors, corriger son roman ? En quoi cela consiste-t-il ? Vaut-il mieux privilégier le fond, ou la forme ?
Encore une fois, tout dépend de l’histoire. La littérature blanche requiert moins de descriptifs quant aux décors. Valorisez plutôt la psychologie de vos protagonistes, leur traumatisme, leurs ambitions, et ce qui les bloque dans leur entreprise. A contrario, les textes relevant des genres de l’imaginaire vous demanderont des décors bien décrits et bien annoncés. Inutile de vous précipiter pour présenter tout un monde, cela se fera au fur et à mesure. Et puis, vous risqueriez de débouler comme un chien dans un jeu de quilles. La lassitude finira par s’emparer du lecteur et, au final, vous aurez tout perdu, ou presque.
Pour corriger efficacement, vous devrez vous mettre à la place du lecteur. Oubliez tout ce que vous savez de vos personnages, du cadre, et de la trame. Faîtes en sorte de "découvrir" votre propre roman pour la première fois, même si vous en connaissez les moindres détails sur le bout des doigts. Voyez ceci d’un oeil neuf, n’hésitez pas à avancer des critiques constructives à l’égard de votre ouvrage et, par pitié, évitez de soumettre vos premiers jets à votre entourage.
Vos parents, votre frère, votre cousin, ne souhaitent pas vous blesser ou vous décourager. Pour cette raison, ils pourraient vous mentir sur la réelle valeur de votre travail, auquel cas, vous vous montrerez incapable de corriger ce qui réclame votre attention. Par ailleurs, si vous êtes sûr(e) et certain(e) de l’objectivité de vos proches, rien ne vous empêche d’essayer, mais sachez que c’est un risque sans doute trop grand pour être pris.
Pesez le pour et le contre. Si une idée, une situation, une perspective, vous tracasse, pas de panique. Laissez reposer l’ensemble, et reprenez une fois que vous aurez les idées claires. Accordez-vous du temps pour réfléchir, réécrire, penser différemment, et décortiquer. Rome ne s’est pas bâtie en un jour, et n’essayez pas de prendre exemple sur ces auteurs qui écrivent et corrigent en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf. Ce serait une mauvaise idée. Comme toujours, vous devez travailler à votre rythme.
Merci pour cet éclairage neuf…Personnellement j’écris sans cesse depuis plus de 20 ans et j’en suis encore à me corriger …ah les perfectionnistes…