La plus haute instance de la Corée du Nord a averti aujourd’hui que le régime effectuera son troisième essai nucléaire au mépris des sanctions de l’ONU, et a précisé que ses roquettes à longue portée sont conçus pour transporter non seulement des satellites, mais aussi des ogives destinées à frapper les États-Unis.
La Commission de défense nationale, dirigée par le jeune leader du pays Kim Jong-un, a rejeté la résolution de l’ONU condamnant lancement par la Corée du Nord d’une fusée à longue portée en décembre comme une activité de missiles interdite. L’ONU élargira les sanctions contre le régime. La Commission a réaffirmé dans sa déclaration que le lancement était une tentative pacifique à envoyer un satellite dans l’espace, mais a également avoué que les tirs de roquettes du pays ont un objectif militaire : attaquer les États-Unis.
La Commission s’est engagée à maintenir le lancement des satellites et des fusées et de procéder à un essai nucléaire dans le cadre d’une « nouvelle phase » de combat avec les États-Unis,auxquels la Corée du Nord reproche de diriger l’ONU pour punir Pyongyang. Le pays a ajouté qu’un essai nucléaire faisait partie de la « prochaine » action, mais n’a pas dit exactement quand et où il aura lieu.
« Nous ne cachons pas qu’une variété de satellites et de roquettes à longue portée seront lancés par la Corée du Nord l’un après l’autre et qu’un essai nucléaire de niveau supérieur sera effectué dans la prochaine action. Une nouvelle phase de lutte antiaméricaine qui durera siècle après siècle, ciblera les États-Unis, l’ennemi juré du peuple coréen », a indiqué la commission, se référant à la Corée du Nord par son nom officiel, la République populaire démocratique de Corée.
« Régler les comptes avec les États-Unis doit être fait avec la force, et non pas avec des mots, car notre ennemi considère la loi de la jungle comme état de sa survie », a affirmé la commission.
Il s’agit d’une rare déclaration par la commission militaire puissante autrefois dirigée par l’ancien chef Kim Jong-il et maintenant commandée par son fils Kim Jong-un. La déclaration faite par l’engagement clair de Kim continuera donc à développer des programmes nucléaires et de missiles dans le pays, au mépris du Conseil de sécurité, et même au risque d’un isolement international encore plus accru.
L’allusion de la Corée du Nord à un « niveau supérieur » d’essai nucléaire se rapporte fort probablement à un dispositif fabriqué à partir d’uranium hautement enrichi, ce qui est plus facile que les bombes au plutonium qu’ils ont testé en 2006 et en 2009, a expliqué un analyste en Corée du Sud. Les experts disent que les Nord-Coréens devaient procéder à de nouveaux tests sur leurs engins atomiques et maîtriser les techniques de fabrication les plus petits avant qu’ils ne puissent monter des ogives nucléaires sur des missiles à longue portée.
Le département d’État américain n’avait pas de réponse immédiate à la déclaration d’aujourd’hui. Cependant, le ministère américain des Affaires étrangères a publié sa propre réponse exprimant la colère contre la décision du Conseil de sécurité qui renforcerait sa « dissuasion nucléaire ». L’émissaire américain pour la Corée du Nord a lui aussi appelé le pays à la retenue.