Sarkozy a trépigné sur ses sandalettes. Sarkozy a tapé de ses petits poings sur la table. Sarkozy a même aboyé qu’il dénoncerait le « fou furieux » et le « minable » publiquement. Las, Sarkozy peut bien avoir la voix toute éraillée, rien n’y fait. Copé n’a même pas voulu entendre son séide, Luc Chatel, alors, Sarkozy, hein ! Et Fillon aura beau jeu de renvoyer Sarkozy dans ses cordes (vocales devenues inaudibles) : s’il ne parvient pas à mettre Copé au pas, lui s’en lave les mains. Or donc, Jean-François Copé, ce dimanche soir, veut repousser la consultation des militants UMP aux lendemains… de sa distribution d’investitures pour les municipales de 2014. Les candidats-maires Rump et les autres, les UMP canal historique, vont-ils se regarder en chiens de faïence ? Ou solliciter l’UDI pour se tirer de ce mauvais pas ?
La main tendue de Copé à Fillon ? Laisse-moi décider seul des investitures pour les municipales, histoire de faire revenir vers moi tes dissidents lassés, et après, on verra qui l’emportera. Du coup, Fillon campe sur ses positions : réunion d’un comité des sages, organisation d’un nouveau vote cette fois correctement supervisé dans les plus courts des délais envisageables. On le comprend.
Luc Chatel avait donné du mou. Aussitôt salué par les non-alignés (Kosciusko-Morizet, Le Maire, avec Xavier Bertrand pas mécontent de l’initiative de l’allié de Copé), Chatel proposait un nouveau vote, sans toutefois en préciser la date. Désormais, Copé en accepte le principe, au moment qui lui convient, selon les modalités qui lui plaisent, en laissant le temps au temps pour les fillonistes mous se rangent sous sa bannière.
C’est sans surprise que Fillon a estimé que son adversaire se payait sa fiole. Bernard Accoyer veut croire que, demain, lundi, les 72 députés du Rump renoncent à faire groupe à part. Fillon, qui a subi Sarkozy cinq ans durant, aura beau jeu de rappeler que l’ex-président, tout soucieux de favoriser Copé pour affaiblir son ancien Premier ministre, n’a rien fait pour veiller à ce que l’élection ne tourne pas à cette mascarade.
En fait, Sarkozy a laissé les mains libres à Copé, histoire de ramener Fillon à de moindres ambitions (avec seulement 26 voix d’avance selon ses décomptes, c’est réussi), avant de se boulotter un Copé lui aussi affaibli à l’issue du scrutin. Oui, mais le consigliere, l’un comme l’autre, du capo, le prennent désormais pour un kapo impuissant. Plus aucune puissance de tir depuis son mirador.
Cçpé joue la montre. Plus il temporise, plus les retours de cartes dans les fédérations ou les fuites vers l’UDI ou le FN sabotent les ambitions de Sarkozy de lui faire tirer les marrons du feu. Comme le résume Thierry Lazaro (ancien départemental UMP du Nord, député non encore aligné) pour Mediapart : « chacun des deux candidats met des conditions dont il sait qu’elles ne sont pas acceptées. ». Sauf que, là, le président autoproclamé trois fois pousse le bouchon un peu trop loin.
Plus le temps passe, plus la base réalise qu’elle n’a jamais autant compté pour du beurre et qu’en dépit de leurs déclarations, les chefs de file la laissent protester comme si elle pissait dans un violon.
Pire, question investitures, les élus pourraient se contenter de celle de leur fédération. Les fédérations risquent de devenir ingérables, que ce soit Fillon ou Copé qui l’emporte. Libre aux candidats de chercher les alliances de circonstance, avec le FN, l’UDI, comme bon leur chantera. Si Sarkozy menace en vain, Fillon ou Copé peuvent toujours aller se rhabiller.
Les retours de carte sont rares, mais les cartes déchirées, c’est autre chose. Et le renouvellement d’adhésion en janvier est incertain. Et les sympathisants, qui fournissaient de quoi remplir les réunions publiques, n’ont plus guère envie de s’afficher ainsi. Et les militants qui se portent en renfort de ceux d’autres sections pour coller des affiches ou quadriller les marchés ? Se retrouver, pro-Fillon, ou non-aligné, avec des partisans à tout crin de Copé (ou vice-versa) ne les enchante guère.
Si Sarkozy revenait à présent, il n’est pas sûr du tout qu’il soit accueilli avec enthousiasme partout. Et quelle ligne proposerait-il ? Du Buisson-bis ? De nouveau l’ouverture au centre-droit ? Mystère.
Le Point titre : « Sarkozy, sabre de bois ». Comme l’exprime Jacques-Alain Miller, il a préféré les jetons de présence du Conseil constitutionnel. Et encore, il publiait avant que Copé s’exprime à Nancy. Au moins, Juppé avait su se retirer dignement, sans faire d’esclandre inutile.
En sus, les laissés pour compte, comme Joyandet et d’autres, en profitent pour se pousser du col. Il veut un congrès UMP en 2013, mais en laissant Copé aux commandes jusqu’à l’automne. Chacun y va de son compromis bancal. Même Morano tente de laisser penser qu’il vaudrait mieux lâcher du lest, et propose un nouveau vote en 2013 (elle en a parlé à Copé ?). Est-ce dire sans le dire que le clan Copé se réduira bientôt à Rachida Dati ? Celles et ceux qui sont trop mouillés dans une bande ou un chapitre de pitres savent qu’il est trop tard.
Le tout dernier ballon-sonde de Copé est à se taper sur les cuisses : laissez-moi prendre le contrôle total de l’appareil, puis je le laisse à un successeur (a priori un dauphin), et je me présente aux présidentielles de 2017 sans rester président de l’UMP. Chevalier blanc de la primaire !
Au fait, à Nancy, seulement environ 400 militants s’étaient déplacés pour écouter Copé. Le voici qui « regrette de ne pas avoir été entendu ». En effet. Il ne n’en va pas moins « continuer son chemin ». Avec 400 membres de sa claque pour toute la Lorraine ? Les autres n’ont pas voulu se commettre.
Toutes celles, tous ceux qui ont boudé ne sont pas forcément pour Fillon. Mais ne sont plus avec Copé. Au fait, s’il y avait un référendum, comme celui qu’a connu la Roumanie pour trancher le différend entre le Premier ministre Ponta et le président Basescu, un quorum sera-t-il instauré à l’UMP ? Il n’est pas tout à fait sûr qu’il soit atteint !
Ah, pour exister, Copé veut organiser une manif nationale le 13 janvier contre le mariage pour tous. Fallait déjà pas divorcer ! Penser aux enfants !
[b]Çà bouge, que dis-je çà se bat dans les villes, pour les élections municipales de 2014.
A Valenceinnes plus de 3 listes UMP, alors que nous n’avons jamais eu plus d’une seule depuis 70 ans.
La bataille fait râge, et divise tout le monde.
C’est la panique….
Jean-Louis, revient, les valenciennois sont devenus fous.
la faute à qui ?
la faute à Copé, et à Fillon.
Ouais, m’étonnerai que tu reviennes, tu préfères engranger les voix des déçus, au niveau national.
Oui, mais quel bordel dans ta ville !!![/b]