Copé collé : le débat va-t-il tourner court ?

Ah, il y tient à son débat sur la laïcité, Jean-François Copé, quitte à se fâcher avec ses amis. Pour un président de parti chargé d’en assurer la cohésion, c’est un échec patent. Il a réussi à se fâcher avec tout le monde : Fillon, Wauquiez, Estrosi, Baroin, tout ce petit monde a pris ses distances avec un débat qui a plus d’inconvénients que d’avantages.

Comme son modèle, Sarkozy et son bouclier fiscal, il a du mal à faire marche arrière.

Persuadé de l’utilité de ce débat, il fait feu de tous bois. Il ne manque pas de talent et sa « lettre à un ami musulman » essaie de déminer la crainte de stigmatisation de l’islam. Ce débat « n’a pour essence ni la division ni le combat, mais doit au contraire rassembler. » 

On aimerait le croire, mais quand on entend les propos aux relents de poujadisme de Patrick Buisson, on voit bien que Copé se fait des illusions.

« Les Français sont attachés à leurs traditions, à leur clocher, à leurs usines » déclare le très écouté conseiller de l’Elysée. Il a bien dit « les clochers » pas les mosquées. Il fait l’impasse de cette façon  sur les Français musulmans qu’il ne considère pas comme des Français de souche. On voit donc bien que monsieur Copé se berce de douces illusions sur ce débat.

Evidemment, il a mis les garde-fous puisque ça se fera en interne, les UMP discuteront avec les UMP et encore pas tous, car les centristes vont se défiler.

Ce matin, François Baroin a assuré  qu’il n’y aurait "pas de nouvelle loi" sur la laïcité après la réunion de l’UMP sur ce sujet le 5 avril. (source AFP)

Tout juste y aura-t-il peut-être quelques mesures concrètes pour éviter que les Musulmans ne prient dans la rue et pour résoudre les problèmes posés par les femmes musulmanes quand elles doivent être soignées par des médecins. Mais un débat était-il indispensable pour arriver à ce résultat.

Jean-François Copé, qui se voyait un destin national en 2016, voit ses chances bien hypothéquées car son intransigeance aura refroidi un bon nombre de personnes de son bord.

En cela le débat sur la laïcité aura au moins eu un effet positif.