ou le chantage sur les avantages sociaux.

Bien joué la finance, cette crise financière des pays industrialisés initiée en 2007 est encore en cours en 2010 par suite d’un manque de liquidité bancaire c’est à dire un refus de se prêter de l’argent entre les établissements financiers. Il faut se rappeler que la chute du système bancaire que l’on appelle la crise des subprimes qui a touché le secteur bancaire à risques des prêts hypothécaires a vu la faillite de la banque d’affaire Lehman Brotheurs, et de ses filiales. Cela a eu pour effet un colapse général des banques du monde entier, ce que l’on appelle l’effet dominos, les interconnexions entre banques ont conduit à cet effet. Or, on ne veut plus que la faillite d’un gros établissement financier provoque par effet de boule de neige la faillite de tout un système. Cela conduit donc à une raréfaction du crédit. Tout se tient, la prudence financière, c’est comme le principe de précaution, peut anéantir une économie sachant que l’indépendance des nations n’est plus qu’un leurre. La récession a touché l’ensemble de la planète et les finances publiques ont été très fortement sollicitées pour réduire l’effet de cette crise.

La finance n’a eue qu’à se louer des plans de relance de l’économie pour plus de 4054 milliards de dollars de 2007 à 2010 montant qui, pour les deux tiers, concernerait les banques, soit 2.470 milliards, en additionnant les pertes liées à des dépréciations d’actifs financiers américains 2.712 milliards, européens 1.193 milliards, et japonais 149 milliards, estime le FMI. L’addition est salée. Cela s’est concrétisé par la perte de 100.000 emplois en 2008, et l’Observatoire Français de Conjoncture Économique, OFCE prévoit 800.000 pertes d’emplois en 2010. Le taux de chômage devrait atteindre 10,7 % à la fin de 2010 contre 7,8 % fin 2008. Les Grands Établissements financiers ont reçu ces aides sous la forme de garanties, de prêts ou encore de participation sans que l’État s’initie dans la gestion de ces Établissements. Il est bien évident que l’État ne pouvait ne pas aider ces Établissements, ils sont la source du financement de nos entreprises, sans argent frais c’était la fermeture de nos usines et nul n’ose imaginer le désastre économique qui s’en serait suivit. Mais, il pouvait s’initier dans leur gestion et Christine Lagarde avait plaidé la nationalisation des banques en faillite, c’était l’occasion puisqu’elles coutaient moins cher.

«Il est tout à fait normal de nationaliser des établissements financiers qui ont fait faillite, même s’il n’est guère idéal que des banques soient gérées par des États», a déclaré le 21/02/2009 Christine Lagarde.

Seulement, ces aides ont fait exploser la dette publique, qui devient ainsi le leitmotiv du chantage pour imposer des reculs sociaux, toute la politique de la droite est construite dans cet objectif. Favoriser les classes aisées et réduire autant que faire se peut les avantages de ceux d’en bas. La part de impôts des plus riches baisse directement par l’effet du bouclier fiscal et de la loi TEPA tandis que pour les plus pauvres elle augmente en importance sur ses revenus étant consacré en majeure partie sur la consommation par l’action de la TVA. Il est évident que les bas revenus dépensent tout leur argent pour vivre alors que les plus riches n’en consacrent qu’une faible part ayant l’aisance de leur richesse. La TVA payée par tous grève donc fortement les bas revenus sans affecter les plus élevés.

D’après une étude de l’INSEE, les très hauts revenus se sont envolés en quatre ans. L’ensemble de la population s’est appauvrit par rapport aux ménages les plus aisés dont le nombre a cru d’une manière spectaculaire de2004 à 2007. Les inégalités ne cessent d’augmenter en faveur des très hauts revenus c’est à dire les 1 % les plus élevés. La hausse des revenus du patrimoine serait de 46 % et celle des revenus exceptionnels comme les plus values de 55 %. Les foyers dépassant les 100.000 € par unité de consommation ont augmentés de 28 % tandis que ceux franchissant le seuil de 500.000 € de 70 %. «Une unité de consommation permet de comparer les niveaux de vie entre personnes vivant dans des foyers de taille différente. Elle exprime la taille du ménage en « équivalent-adulte ». En 2007, la catégorie «très haut revenu» démarrait à partir de 84 500 € annuels par unité de consommation».

Dans ce contexte ces personnes contribuent en rapport à moins d’impôt, et avec la richesse accumulée peuvent acheter des titres de la dette publique et font ainsi davantage de profit avec les intérêts que paye l’État. En outre, l’argument qui a consisté à déclarer que le bouclier fiscal aurait l’effet de faire rentrer les riches n’a été qu’un leurre, ils n’ont jamais été aussi nombreux à pratiquer l’évasion fiscale. De plus, l’État emprunte aux riches pas aux pauvres donc non seulement il allège leur impôt mais il leur permet avec l’argent ainsi récupéré sur l’impôt d’en gagner un peu plus avec l’intérêt des sommes investies. C’est l’effet boule de neige l’argent rapportant de l’argent sans s’arrêter.

Les cinq groupes bancaires Français ont annoncés pour 2009, 11 milliards d’Euros de profits deux fois plus qu’en 2008.

Résultat des banques Françaises en 2009 

Publié par IEFP le 12 mars 2010

Or que subissons nous, salaires bloqués, retraites pénalisées par l’augmentation de l’âge de départ sous le prétexte qu’elles ne peuvent être financées. Le martelage permanent ou le nombre d’actifs ne sera plus suffisant pour financer les retraites, ce qui est vrai, produit ses effets, il est entré dans les têtes, alors que des sommes énormes font le bonheur des banques. Il ne faut donc plus raisonner en termes de combien de retraités pour un actif mais en terme de masse financière à répartir sur l’ensemble des Français. Or qui va payer la dette sinon ceux qui sont imposés, pas ceux qui profitent de l’effet de cette crise dont ils sont en fait les responsables. L’objectif du gouvernement est le retour de la croissance en espérant la création d’emplois mais à quelle conditions salariales ? En outre, il ne peut être qu’inégalitaire beaucoup ne retrouveront pas leur emploi ceux qui se sont trouvés largués pendant ces années de crise, resteront sur la carreau. Il importe donc de taxer les Grands créanciers, banques, assurances, fonds spéculatifs, grandes fortunes à hauteur des créances qu’ils détiennent. Il importe aussi de revoir l’assiette des impôts pour y intégrer la CSG et créer une tranche spéciale pour les hauts revenus. Mais aussi faire des économies sur le train de vie du gouvernement qui dépense sans compter notre argent pour son transport en jets privés, alors qu’il entretien une flotte l’Escadron de Transport d’Entrainement et de Calibration, ETEC anciennement «le GLAM» qui nous coûte 50 millions par année, c’est un exemple. Cela permettrait aux pouvoirs publics d’augmenter les dépenses sociales et de ne pas supprimer des emplois socialement utiles hôpitaux, écoles, police. Cela réduirait la dette publique sans mettre à contribution les Français les plus vulnérables victimes de cette crise, tout en faisant porter l’intégralité de l’effort sur ceux qui l’ont causé ou aggravé, et qui ont déjà grassement profité de cette dette. Ce serait un virage vers une politique de distribution de la richesse en faveur de ceux qui la produisent et non pour ceux qui spéculent et qui sont toujours plus riches.