Non ? Attendez donc que je vous raconte…

Mon Dieu qu’il se fait encore bien tard (1 :00 du matin) pour que je rédige un article mais, c’est souvent à une heure où les poules sont déjà depuis longtemps couchées que j’aime écrire, me vider la tête, m’évader… Dimanche tranquille en famille comme tant il y en a eu déjà et qu’il y en aura encore. Pour ceux et celles qui lisent cet article et qui ne le savent pas encore, sachez que j’ai l’immense joie d’être maman de quatre enfants. Deux garçons âgés de 19 ans tout juste et 14 ans prochainement, ainsi que deux filles âgées de presque 10 ans et ma petite dernière qui fêtera son « moisniversaire » dans quatre jours.  Je me rends compte en écrivant ma dernière phrase que du coup, vous n’en savez pas le nombre de mois…Zya va avoir neuf mois. Si je vous parle de mes enfants ce soir, c’est que l’un d’eux, à mon grand plaisir, a fait grandement rire son grand-père, comme cela faisait longtemps que nous ne l’avions pas vu rire comme cela. Et Dios que c’était bon de voir mon père rire ainsi ! Je voue un attachement profond à mes parents, et de les voir heureux, vivre de tels moments avec nous, me procure une satisfaction sans nom ! Il est doux quelques fois, d’écrire un article qui certes, ne fera en rien débattre, car il n’a pour âme que le cœur de l’auteur(e) mais, en est-il moins important ? Comme le soulignait Ecriveuse, reporter de C4N dans un commentaire «commençons à revenir aujourd’hui aux choses simples qui deviendront peut être essentielles demain » Et c’est justement cela qui va être question dans cet article.

Un récit d’un simple moment de ma vie, que j’ai envie de partager dans la rubrique « tribune libre » avec vous, reporters C4N, lecteurs d’un jour ou lecteurs de passage appréciant les articles publiés sur C4N avec la seule motivation de vous faire rire comme nous avons ri en famille. Ne dit-on pas qu’un bon rire vaut un bon steak ? Et bien le diner est servi ! Passons à table voulez-vous ?

 

 

Paolo (photo ci-dessus) , mon deuxième enfant âgé de 14 ans (le même que pour le « qui, que, quoi, dont où » de mon article intitulé « Et si C4N était formateur grâce à ses exigences éditoriales ? » a une spontanéité hors du commun. Si,si ! je vous l’assure sans risque de passer pour une menteuse. Mon père, il y a quelques temps a subi une opération (double pontage de l’artère fémorale).

Pour pouvoir pratiquer l’intervention nous lui avions donc rasé la jambe concernée. Lors d’un repas dominical, mon père nous avait dit un jour, ne pas aimer cela car, repousse des poils et début de cicatrisation ne faisaient pas « bon ménage » et occasionnaient quelques désagréments. 

Un an plus tard, soit hier, nous étions en pleine discussion sur le fait de dire que les poils sur les jambes masculines pouvaient être également disgracieux. (Oui… je vous l’accorde ce n’est pas donné à n’importe quelle famille d’avoir une telle conversation mais, que voulez-vous ! il en est ainsi et pas autrement…)

Mon fils participant pleinement à la conversation a voulu ajouter sa petite réflexion sur le sujet. Pour ce faire, il nous a sorti avec un sérieux des plus total « Ah oui papy ! Je me souviens que tu nous avais même dit que l’on rasait les jambes de ceux qui allaient à la guerre ! » 

Et c’est là que mon cher papa a ri, que dis-je ? A explosé de rire ! (comme nous tous d’ailleurs). 

Assis aux côtés de son petit-fils dans le canapé, il lui a même tapé sur la jambe, comme pour signifier à Paolo « sacré toi » tout en continuant de me donner la joie de le voir ainsi rire. « Oh toi ! Tu es bien le fils à ta mère ! Paolo, les deux seules fois où l’on m’a rasé les jambes c’est lors de mes doubles pontages à chaque jambe ! Rassure toi, j’avais les jambes poilues quand j’ai fait la guerre de Tunisie. As-tu déjà entendu parler des « poilus » à l’école ? » Paolo l’informe que oui et mon père poursuit « Et à ton avis, pourquoi on les appelait les « poilus » ? Crois-tu mon petit, que les combattants qui restaient à l’intérieur des tranchées, durant des semaines, des mois, avaient le temps ni même le matériel nécessaire pour se faire une beauté ? » Paolo a eu le droit à un long récit de ses moments de guerre qu’il a vécu à travers les récits de mon grand-père. Comme bien souvent (trop souvent car marqué à vie de ses moments de rudesse), nous avons eu l’occasion de l’entendre nous parler d’un temps qui nous parait irréel, nous, la génération qui n’en comprend pas toujours tout, à cause du simple fait que nous en avons été fort heureusement…épargnés de voir telles souffrances et horreurs.

 

Je profite de cet article pour exprimer toute ma reconnaissance à ces hommes ayant défendu notre pays, de faire savoir à toutes ces femmes, enfants combien mon respect pour eux est aussi profond que pour les combattants.

 

J’en profite aussi, pour dédicacer ces quelques lignes à mon très cher grand-père qui me manque chaque jour depuis longues années et si pour un peu qu’internet soit accessible au paradis :

"Pépé, j’espère que tu riras autant que nous de là-haut en lisant ces quelques lignes et que cela te permettra, pour une fois de rire de cette guerre qui t’a tant détruit. Je t’aime…Ta fifi"