Certains écrits font état de conflit de civilisation latent ou à venir. Je ne partage pas ce point de vue ; il est dans l’imagination de ceux qui veulent créer ce conflit. Je m’explique : la jeunesse des pays du Sud a une grande admiration pour les pays du nord, leur niveau de développement, leur technologie. Beaucoup de ces jeunes rêvent de s’y installer ; beaucoup le font et s’adaptent fort bien.

La notion de civilisation, quand c’est d’elle qu’il s’agit, contient en elle-même des éléments d’adaptation aux autres cultures, et de tolérance. De plus, la longue occupation coloniale des nations du sud par les européens notamment ont fait, malgré les effets négatifs que l’on ne développera pas ici, que les peuples colonisés ont appris à côtoyer les ‘’colons’’, et plus que ça, les connaître, en acceptant la différence, en dépit de la marginalisation et de la répression, quand cette différence ne débordait pas sur leur vie quotidienne.

 Autrement dit, quand on n’imposait pas l’alignement sur les mœurs et coutumes occidentales. ‘’ La civilisation suppose donc l’existence de lois et de règlements destinés à éviter que les gens ne deviennent violents…. Ce qui distingue le pays « civilisé », c’est plutôt la manière dont la violence est utilisée : dans un État moderne, toute force armée doit relever de l’État, qui a le « monopole de la violence légitime »…’’. (Wilkipédia)   Si aujourd’hui l’extrémisme prend le dessus dans certains quartiers européens, ou si le phénomène du terrorisme prend de l’ampleur, ce n’est nullement par rejet du modèle social occidental – celui-ci est libre et indépendant de s’affirmer chez lui selon ses propres repères – c’est en réaction contre ceux qui veulent vivre en toute indépendance et en toute démocratie tout en imposant aux autres des critères inadéquats.

Ce n’est pas en référence à une civilisation consommée il y a plusieurs siècles, que la réplique de la jeunesse mondiale, en particulier la jeunesse musulmane, se fait par l’utilisation de la violence, c’est en réaction contre la sauvagerie des forces occidentales engagées dans un processus de dénaturalisation des peuples faibles, de massacres de civils, de destruction des infrastructures édifiées au prix fort, d’appropriation illégale des biens de ces peuples, de transfert de pollution … le terrorisme est né du constat de l’injustice flagrante d’un nouvel ordre mondial privilégiant les nations fortes. Il fait face à un terrorisme d’Etat pratiqué par certains gouvernements en toute impunité, se réclamant du droit de se défendre contre un ennemi créé de toutes pièces.