Scandaleux la décision du tribunal correctionnel de Paris ! Leur méconnaissance de la sphère financière est évidente et notoire (nos juges ne peuvent effectivement pas tout connaître…) mais qui les a conseillés, qui les a fait prendre des vessies pour des lanternes ?Peut-être les mêmes qui conseillent l’oligarchie financière et qui sont à l’origine de la création des produits dérivés non-stop, qui aident les banques et les Etats à dissimuler leurs dettes, leurs créances douteuses…

Nick Leeson, le fameux trader qui avait provoqué en 1995 la faillite de la Barings, la banque de la reine d’Angleterre avait été condamné pour cela à 6 ans de prison. Jérôme Kerviel pour des opérations effectivement « délictueuses » mais avec l’accord de ses supérieurs et celui « tacite » de la Société Générale (en raison d’une application informatique et de procédures de back office déficientes) s’est vu condamné quasiment à la même peine soit 5 ans. Leeson a trompé tout son monde, a créé des comptes « bidons » (88888) et pendant des mois a triché pour masquer ses excès et a touché de très gros bonus. Kerviel a juste caché des opérations pour mieux les reporter plus tard, il ne s’est pas enrichi pour cela. Mais, il faut savoir qu’on ne touche pas à la Finance dans le monde et c’est la raison que cela coûte très cher à tous ceux qui s’y « frottent », même aux présidents des pays qui jusqu’à maintenant sont bien incapables de réguler cette finance internationale secrète, dérégulée et toute puissante. Un système financier qui nous précipitera tous avant peu dans le chaos.

Mais ce qui est encore plus scandaleux, et cela il faut le dire, le répéter c’est l’amende de 4,9 milliards d’euros que Jérôme Kerviel doit débourser de sa poche, qui correspond aux pertes de la Générale, des pertes qui ont évoluées au fil du temps. Pourquoi 4,9 milliards alors que Kerviel n’est absolument pas intervenu dans le débouclage de ses positions, et que ce sont les dirigeants mêmes de la SG parmi lesquels des supérieurs de Kerviel – qui étaient en partie au courant de ses positions sur le marché allemand des dérivés –, qui ont pris l’initiative de tout « vendre », pris soudain de panique, ce qui est inconcevable avec la sérénité que doivent avoir les managers d’une grande multinationale, alors que s’ils avaient attendu quelques jours (et cela on peut le démontrer devant n’importe quel tribunal) l’addition aurait été beaucoup moins salée, soit de la moitié en fonction de la date de la décision. Gouverner c’est prévoir Messieurs les managers de la Générale et en l’occurrence vous avez été dépassé et vous reportez vos erreurs de prise de décision sur Kerviel en lui faisant supporter la totalité de la perte qui aurait pu être évitée à posteriori…

Il existe beaucoup d’autres éléments qui auraient pu être apportés sur le fonctionnement de la finance lors de ce procès, mais par manque de connaissance du côté de la défense comme de celui des magistrats, et certainement pas du côté des plaignants qui sont rompus à ce genre d’exercice et à toutes les nuances du métier de banquier d’investissement, ces arguments n’ont pu être développés, entre autres ceux des graves dysfonctionnements des progiciels ou logiciels de la banque comme c’est malheureusement encore le cas dans d’autres établissements bancaires.

Jérôme Kerviel a fauté, qu’il paye cela est logique mais comment se fait-il que tous ceux ou presque qui l’entouraient ont démissionné ou ont été forcé à démissionner sans pour autant être inquiété par la justice, alors que les responsabilités remontent jusqu’au plus haut niveau de la banque : MANAGER C’EST PREVOIR !!!

Pour moi encore une fois nous sommes en face d’un procès politique qui montre qu’il y a collusion entre le pouvoir et les banquiers (sinon on ne leur aurait pas distribué tous ces dizaines de milliards). C’est un avertissement à tous ceux qui voudraient s’attaquer aux banques car en le faisant ils s’attaquent à leurs protecteurs, leurs parrains, à nos gouvernants… En l’occurrence Jérôme Kerviel a été le bouc-émissaire parfait !