Baltasar Garzon, le juge incorruptible, défenseur de l’atteinte aux droits de l’homme, a donc été condamné par la justice à 11 ans d’interdiction d’exercer sa magistrature par la Cours de Madrid.

Etrange ironie, que l’homme qui a poursuivi sans relâche toutes les formes de corruption et de dictature, finisse lui-même frappé de cette infamie.

Baltasar Garzon est l’homme qui a engagé des poursuites contre Pinochet, contre l’administration argentine sous la dictature, accusée d’avoir fait disparaitre des ressortissants espagnols, contre le terrorisme basque, contre la banque BBVA, soupçonnée de blanchiment d’ argent, etc…  et la liste est encore longue des procédures qu’il a engagées.

La fois de trop. En 2008, Il enquête pour le compte des familles ayant perdu un proche sous le régime Franquiste. Ces adversaires, groupes d’extrême-droite, engagent alors  des poursuites contre lui du fait qu’il enfreint la loi d’amnistie de 1970.

Alors, personnage assoiffé de reconnaissance médiatique ou défenseur sans compromis du droit, adversaire acharné de la corruption ?

Les uns, ses adversaires, l’accusent de ne rechercher que la célébrité alors que pour d’autres il est le symbole de la lutte contre toutes les injustices qui minent le corps social.

Son engagement politique même, au sein du PSOE, Parti Socialiste Espagnol, se double d’une volonté farouche de faire le ménage au sein du parti, noyauté par des pratiques de corruption. N’y réussissant pas et, il faut bien le reconnaître, peu aidé par ses pairs, il cessera ses activités politiques pour retrouver sa carrière de magistrat.

Baltasar Garzon est un de ces juges qui gêne, un de ces juges qui n’hésitent pas, comme les magistrats italiens contre la mafia, à mettre le nez et à secouer les tapis pour en faire sortir la poussière que les pouvoirs se gardent bien de mettre au grand jour.

Les magistrats l’ont reconnu d’utilisation illégale d’écoutes téléphoniques.