Comment payer sa campagne électorale sans dépenser un sou ?

La réponse est évidente : avec l’argent des autres !

 

Le syndicat des cheminots en pleine campagne électorale s’est ainsi offert 1939 panneaux publicitaires dans toute la France et principalement à proximité des gares de voyageurs et des gares de triage. La valeur brute de cette campagne évaluée à 1,5 millions d’euros a été négociée pour seulement (sic) 300.000 euros et réglée non par la CGT commanditaire de cet affichage mais tout simplement par le comité central de l’entreprise (CCE) de la SNCF !

Le comité d’entreprise en France est l’une des institutions représentatives du personnel au sein de l’entreprise. Ils ont été institués par l’ordonnance du 22 février 1945 et la loi du 16 mai 1946 dans toutes les entreprises de 50 salariés et plus. Il détient des attributions à la fois économiques et sociales. Celles ci sont exercées par les délégués du personnel dont l’élection est obligatoire pour les entreprises  de onze salariés et plus. Les élus exercent alors conjointement les fonctions de membres du comité d’entreprise et de délégués du personnel. Il faut savoir que le code du travail ne prévoit pas de trésorier ! Tous les abus sont donc permis !

Dans cette affaire il y a de plus publicité mensongère. En effet on peut lire sur les affiches incriminées :

Campagne de sensibilisation réalisée à l’initiative du CCE de la SNCF et du CE Fret SNCF.

Or il n’en n’est rien le CE du fret SNCF n’ayant pas été consulté.

Mais le plus grave n’est pas là. Comment peut-on laisser des salariés dénigrer leur entreprise en utilisant l’argent de cette même entreprise pour le faire !

Les autres syndicats interrogés, CFDT, Unsa et SUD qui siègent aux côtés de la CGT avouent ne pas oser s’opposer au syndicat majoritaire, sous peine de sanctions !

Quant à la direction de la SNCF, elle ne souhaite pas non plus s’opposer à la toute puissante CGT !

Ce nouvel incident se rajoute à la liste des pratiques douteuses du CCE de la SNCF. La Cour des comptes mène actuellement une enquête sur la gestion de cette institution qui perçoit par an 92 millions d’euros, et emploie 1000 salariés. Parions que cela ne débouchera, là non plus, sur RIEN !

Et puis n’oublions pas que tout cet argent, c’est aussi un peu le notre ! Chaque fois que nous achetons un billet de train, nous enrichissons le CCE de la SNCF. Quelque part ce que le CE fait de cet argent nous regarde nous aussi, les utilisateurs !

 Une belle idée au départ, généreuse, se traduit aujourd’hui dans les faits par des détournements de fonds, bien loin de l’objet social de sa création.