C’était, dit-on, pour mettre fin à la seconde guerre mondiale : les dirigeants japonais se méprenant sur l’ultimatum de Potsdam, alors des hommes ont décidé d’utiliser la bombe atomique, de perpétrer un "holocauste nucléaire"…

Little boy, ainsi baptisée en raison de sa petite taille, malgré ses 4 tonnes, sa puissance de 15 Kilotonnes de TNT, la bombe qui, le 6 août 1945 à 8h15 fut larguée de l’Enola Gay sur Hiroshima sous un magnifique ciel d’azur. C’était une bombe A à uranium et, pour optimiser ses effets dévastateurs, les militaires américains avaient choisi de la faire exploser à 600 mètres d’altitude. Et, 53 secondes après, Hiroshima était morte. Beaucoup périrent sur le coup, d’autres périront des suites de brûlures, des suites d’irradiations. Aujourd’hui encore, soit 65 ans après, de nombreuses victimes, descendants de victimes décèdent des suites de cette catastrophe.
Après le succès fulgurant d’Hiroshima, le président Truman donnera l’ordre de larguer une seconde bombe dans la ville de Kotura, aujourd’hui appelée Kitakyushu dans l’extrême Sud-Ouest du Japon. Le hasard, le destin en décideront autrement. Baptisée Fat man, cette seconde bombe A au plutonium, d’une puissance supérieure à la précédente ne connaîtra pas les tests nécessaires avant son maniement en raison du caractère secret du projet Manhattan. Lacunes auxquelles s’ajouteront des conditions atmosphériques déplorables avec un ciel plombé, un ciel nuageux, une absence de visibilité et une grosse tempête en ce matin du 9 août 1945. Et, coupés du monde extérieur par une panne de radio, sous la totale emprise de la nature, en proie à une panique devant l’impossibilité de revenir à la base, l’éventualité d’un crash en mer avec à bord une bombe atomique, les membres de l’équipage ne se concerteront pas longtemps. Tout à coup, un trou à travers les nuages et puis des routes, des bâtiments, des hommes… Alors, ils remplissent leur mission et larguent la bombe. C’était à Nagasaki. Il était 11h01. Mais Fat man ne tuera que "40.000 personnes".
Une cérémonie d’usage  pour commémorer cette tragédie. Etaient présents parmi les représentants de 70 nations, pour la première fois depuis la capitulation du Japon le 15 août 1945, l’ambassadeur américain au Japon, des diplomates français et britannique en signe de soutien au mouvement en faveur du désarmement nucléaire mondial sous un lâcher de 1000 colombes, signe symbolique de paix. Alors, le premier ministre japonais a rappelé que son pays ayant été victime de bombardements atomiques en temps de guerre, se doit de promouvoir la construction d’un monde sans armes nucléaires. Et nombreux se mettent à espérer que le président Obama fera enfin le geste de se rendre à Hiroshima et Nagasaki lors de sa prochaine visite de l’archipel au mois de novembre. Une reconnaissance du président américain, un discours pompeux suffiraient-ils pour inverser la tendance actuelle plutôt inscrite dans la même logique guerrière depuis cette funeste tragédie ?
Les essais d’armes de destruction massive prolifèrent toujours et les maîtres du monde imposent leurs lois en exerçant des chantages sans précédent sur certains tout en n’hésitant pas à mettre en péril des régions, à bombarder, à démanteler des pays et à tuer. Tuer à n’en plus finir des innocents. Un monde sans nucléaire, une chimère ou un véritable objectif à portée humaine ?