Depuis 40 ans la vie des femmes aurait changé, certes, mais pas son prix. 

Bertrand Cantat figure emblématique du groupe Noir Désir en a « enfin » fini avec la justice titrait un journal régional fin juillet 2010. .

Et ceci, après (seulement) 48 mois passés en prison pour le meurtre de sa compagne (du moment)  Marie Trintignant en 2003.

Mais voilà que le sort s’acharne sur le « poooovre » chanteur lorsque son ex-compagne et mère de ses enfants se suicide en janvier 2010, alors même qu’il avait repris en partie une vie commune avec elle. Quel sort injuste !

Car c’est bien lui qui fait figure de victime, c’est sa vie à lui qui a pris une tournure tragique.

C’est ce qu’affirme le même média.

Il a beau être une idole pour certains, que ce média  compare à Jim Morrison des Doors, (d’une certaine façon ils font en effet partie de la même famille d’artistes portés par une vague décadente),  cela ne fait pas de lui un être à part, hors de portée des lois qui devraient s’appliquer de la même façon pour tous.  Mais le groupe ne pouvait exister sans lui. On se pose alors la question de savoir ce qu’il serait en effet devenu s’il avait purgé une peine en adéquation avec son acte, mais aussi de savoir comment cela a pu peser sur la décision de ceux qui sont chargés, en principe, d’appliquer ces lois. Aujourd’hui il est libre et vivant, prêt à recommencer peut-être. Puisque rien ne semble pouvoir l’atteindre. Puisque la justice elle-même s’est agenouillée devant lui.  

Deux femmes sont mortes à son contact, rien ne les ramènera, qu’elles soient ou non connues n’a pas d’importance en soi, c’est ce qu’elles étaient qui l’est : des êtres humains.  Désormais, l’essentiel est qu’il puisse retrouver ses potes, sa musique, sa ou ses résidences, ses substances illicites, et un public de moutons sans cervelle qui crie sa joie de  retrouver son idole enfumée « enfin libre » !

Il est vrai que pour certaines tranches de la population dont il fait partie, et dont il est hélas un modèle, la vie n’a pas d’importance, surtout celle des autres.

Peu importe les circonstances, les torts, ou les raisons qui ont fait de lui un assassin, car c’est un assassin, les lois n’ont pas à tenir compte de la notoriété du coupable, ni à céder à la pression de ce genre de public, à moins qu’il ne s’agisse que d’une simple question d’argent.

Ce qui rendrait l’affaire encore plus écœurante.

En conclusion, en 2010, la vie d’une femme ne vaut donc pas plus que  48 petits mois de prison, et certainement pas dans les plus mauvaises conditions, 48 mois pendant lesquels il a pu faire de nouveaux projets, préparer son retour sur scène,  48 mois de prison qui ont fait parler de lui : publicité gratuite offerte par des médias assoiffés de sensationnel.

Du reste en écrivant ces lignes pour le respect de la vie en général et de celle des femmes en particulier, c’est encore lui donner un coup de projecteur qu’il ne mérite pas.

Au vu de certains reportages TV récents sur l’évolution de la condition féminine en 40 ans, on peut en effet se poser la question de savoir si cette évolution a bien eu lieu ou si ce n’est qu’un leurre de plus pour étouffer définitivement l’écho des derniers cris des féministes «  lambda ».