La plupat des enquêtes d’opinion, pendant et après les 2 cohabitations, l’affirmaient : nos chers compatriotes ont adoré. Affaire de sagesse populaire. Il est risqué de donner tous les pouvoirs à un seul homme et un parti unique.
Comme d’habitude la nomenklatura s’est hâtée de prendre ses dispositions pour contrer l’aspiration du peuple. Avec le leurre du quinquennat. Chez ces gens là, on n’aime pas partager. Mais ils n’avaient pas tout prévu… La conjoncture politique n’est plus bipartisane, les "héros" sont contestés jusque dans leur propre camp, le zapping électoral est désormais récurrent, et d’aucuns rêvent d’une sorte d’union nationale imposée par les citoyens.
Sarko président et Hollande premier ministre ? Hollande président et Copé premier ministre ? Pourquoi pas ? Avec un bonus pour Marine Lepen si elle accédait au second tour et obtenait entre 30 et 35 % avec la possibilité d’exercer une forte pression sur les législatives.
Politique fiction ou analyse crédible, à vous de juger !
Forces et faiblesses des 3 impétrants
La détestation de Sarkozy peut-elle empêcher sa réelection ? L’homme a provoqué avec ses caprices de nouveau riche et ses magouilles familiales, indigné par sa complaisance envers les rupins crapuleux et l’appel au gouvernement de personnalités à la moralité douteuse, et exaspéré par ses rodomontades et ses innombrables promesses non tenues.
Néanmoins, depuis quelque temps, ses coachs veillent à rectifier son image. Il évite de faire ses petites colères en public, la plupart de ses tics semblent avoir disparus comme par magie et les tournures vulgaires ont été éradiquées de ses discours…
Il "fait le président" au G 20, cela redore son blason et lui redonne une forme de légitimité.
Et surtout, il excelle dans la démagogie sectorielle, comme il y a 5 ans, mais cette fois sans avoir l’air d’y toucher. Les déçus et les cocus de 2007 mordront-ils de nouveau à l’hameçon ? En politique, tout est possible…
Hollande a pu croire un moment que les Français n’attendaient que lui. Grisé par les sondages, conforté par la primaire, adulé des média complaisants. Mais il n’a pas su gérer ce succès inespéré. Chassez le naturel, il revient au galop ! Au lieu de proposer un programme tranchant avec les injustices de la droite, et des solutions pour nous débarrasser de la dette abyssale, il a fait le dos rond. Surtout ne méconter personne. Ne jamais prendre parti ouvertement. C’est dans sa
nature. Un capitaine de pédalo peut-il passer le Cap Horn ?
Dès lors, au sujet de l’Europe, l’euro, les traders et les banksters, où est sa singularité ?
Avec en filigrane cette question : que connait-il de l’économie ? Formé à la haute fonction publique, il a fait de la politique politicienne toute sa vie. Il en connait l’ensemble des finesses. Cela peut être un atout. Mais en politique rien n’est jamais gagné d’avance.
Marine Lepen peut-elle être l’outsider dans une course de tocards ? Certes, elle porte un nom qui déclenche des réflexes pavloviens de rejet. Mais elle a réussi à neutraliser son père. Une prouesse qu’aucun de ses ennemis n’avait réussi en 30 ans de luttes opiniatres. Ancienne avocate, elle maîtrise l’art oratoire, et sait se contrôler quand on lui tend des pièges. Et surtout, elle défend des propositions clivantes. Sur la prise de distance vis à vis de l’union européenne. Sur la neutralisation
de la dette publique. Sur la transformation de l’euro en monnaie de réserve avec la création d’une unité de compte nationale susceptible de flotter selon la conjoncture.
Ses adversaires pourront toujours affirmer que c’est irréaliste, la réponse fusera : "et vous en 30 ans de pouvoir qu’avez-vous fait sinon ruiner le pays ?"
Alors, élue en 2012 ? Impensable. Mais pour 2017, si l’UMP explose après la défaite de Sarko, on peut en discuter.
Les scénari "impossibles"
Sarko réélu ? Hier cela paraissait impossible. Aujourd’hui c’est envisageable. Et demain, qui sait ? Il peut bénéficier de divers facteurs : la dégradation de l’image de Hollande dans l’opinion. Les peaux de banane que ses "amis" socialistes pourraient lui réserver. Ou à défaut leur manque d’implication dans sa campagne. Mais aussi le mauvais report des voix de gauche. Avec les écolos ce n’est pas vraiment le grand amour. Et avec Mélanchon ou Montebourg, le contentieux est non seulement idéologique mais aussi personnel.
Autre inconnue : les reports des voix FN. Certains de ses électeurs se laisseront-ils séduire par Sarko comme en 2007 ? Dès lors, l’hypothèse d’un Sarkozy repassant avec 50,5% des voix n’a rien de saugrenu.
Mais cela ne recouvre pas la réalité sociologique et géographique du pays. La majorité des régions et de nombreuses grandes villes votent à gauche. Une assemblée où l’UMP & Co seraient minoritaires n’a rien d’irréaliste. Là encore, le FN sera l’arbitre. Par son abstention favorisera-t-il indirectement la gauche comme en 1997 ? Marine serait assez maligne pour pousser dans ce sens. Puisque sa seule chance d’exister vraiment est de récupérer une droite orpheline après la disqualification (démission ?) de Sarkozy réduit au rôle humiliant de président-potiche.
En attendant, on repartirait pour une troisième cohabitation dont Hollande pourrait être premier ministre.
Hollande président ? Hier cela paraissait certain. Aujourd’hui cela reste possible. Et d’ici avril 2012, il peut profiter des fautes tactiques de son adversaire, enlisé dans son rôle odieux de "président des riches".
Le pragmatisme de Hollande présente de réels avantages : en partageant avec ses "amis" la peau de l’ours avant de l’avoir tué, il laisse à chacun l’espoir d’une miette de pouvoir. Mélanchon se renierait-il pour un poste de ministre d’Etat ? Qui sait ? Et Joly ? Sans doute pas, mais Duflot sûrement. Quant à Montebourg, Aubry, Vals et Royal, leurs places sont déjà réservées.
La possibilité de voir Hollande élu avec 55 % des votes n’a donc rien d’irréaliste. Mais il restera bien des fractures à gauche, des rancoeurs, et pour les législatives des candidats "sauvages" opposés aux accords d’appareils. Sans parler de la possibilité de triangulaires ou quadrangulaires, fonction du maintien d’un FN fort et de la résurrection toujours possible de Bayrou. L’intérêt objectif de ces deux là étant l’élimination de l’actuel président, en espérant plus tard une récupération d’une partie de ses troupes.
Hollande à l’Elysée, le vote de gauche peut s’éparpiller et l’élu de second tour à la majorité relative être du camp adverse. Avec l’éventualité d’un assemblée ric-rac : 290 députés de droite contre 287 de gauche. La majorité à 1 voix, on a déjà vu ça en 1967. Cela ouvrirait une troisième cohabitation, avec Copé chef de la coalition majoritaire premier ministre.
Ces deux configurations sont possibles, que Marine Le pen soit ou pas au second tour. La première inconnue étant son impact réel dans l’électorat. Un % mal calculé autant du fait que certains (inhibés par les média ?) refusent de dire qu’ils voteraient pour elle, que des arrière-pensées des sondeurs-manipulateurs, jouant les apprentis sorciers.
La deuxième inconnue serait la durée d’une troisième cohabitation. Dans le premier cas, Sarkozy l’agité supporterait-il 5 ans d’être tenu à l’écart ? Je ne le crois pas.
Dans le second, Hollande l’impatient accepterait-il pendant 5 ans de se voir voler sa victoire ? Je ne le pense pas non plus. Resterait la dissolution. Qu’on sait imprévisible depuis 1997. Et rien ne dit que les électeurs se déjugent…
Quoi qu’il en soit, difficile d’imaginer qu’avec un exécutif bicéphale antagoniste, les bonnes
décisions soient prises pour améliorer la situation économique et sociale et réduire la dette.
La faillite consommée conduirait inéluctablement au diktat du Bilderberg et du FMI imposant la mise en place d’un gouvernement technocratique à la botte de l’oligarchie financière.
Là, on pourrait entrer dans une zone de turbulences imprévisibles où les Indignés (s’ils savent s’organiser) comme Marine Lepen (si elle continue à peaufiner son image) pourraient tirer leur épngle du jeu.
Mais on quitte le domaine de l’analyse prospective pour entrer dans celui du "wishfull thinking" où chacun réagira selon sa sensibilité propre. Alors, rendez-vous dans le futur !
[b]J’aime bien ces hypothèses, mais comme vous le rappelez ces gens là n’aiment pas partager![/b]
[u]Pour qu’il y ait cohabitation, [i]non désirée celle-là[/i], il faudrait deux conditions[/u] :
[i]- que le [b]Président Nicolas Sarkozy[/b] soit, en 2012, réélu à la tête de notre Pays,
– que les élections législatives, qui, Quinquennat oblige, ont lieu après la Présidentielle, soient remportées par la Gauche ![/i]
Or, cela me parait totalement impossible, puisque les électeurs, qui auront réélu [b]Nicolas Sarkozy[/b] à la tête de notre Pays, redonneront forcément la majorité à l'[b]UMP/Nouveau Centre[/b] !
[quote][quote][quote] [b]Texte intégral de la Constitution du 4 octobre 1958 en vigueur à jour de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008
[u]ARTICLE 12[/u]. [i]Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale.
Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.
L’Assemblée nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.
Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections.[/i]
[url]http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-de-1958.5074.html[/url][/b]
[/quote][/quote][/quote]
Ce texte, qui est toujours en vigueur, puisqu’il n’a pas été abrogé lors de la [b]Réforme Constitutionnelle[/b], peut, à lui seul, permettre l’existence-même d’une Cohabitation, comme ce fut le cas par trois fois : [b]Mitterrand/Chirac[/b], [b]Mitterrand/Balladur[/b], [b]Chirac/Jospin[/b].
[u][u]Partant de ce constat, un régime de Quinquennat Présidentiel ne pourra jamais éviter l’existence d’une cohabitation[/u][/u] : [i]en effet, il suffirait qu’une crise majeure très grave contraigne le [b]Président Nicolas Sarkozy[/b] à procéder à la dissolution de l’Assemblée Nationale ![/i]
C’est en ces termes que je me suis exprimé dans mon article : [b][i]« Il est urgent de revenir, par voie référendaire, au septennat présidentiel »[/i] [ [url]http://www.come4news.com/il-est-urgent-de-revenir-par-voie-referendaire-au-septennat-preside-5.html[/url] ][/b], [i]et c’est toujours d’actualité[/i], ainsi que dans mon
[img]http://www.edilivre.com/media/catalog/product/cache/1/image/200×320/040ec09b1e35df139433887a97daa66f/i/m/image_17960.jpg[/img]
[b]- [url]http://www.edilivre.com/divorce-sans-consentement-mutuel-dutilloy-dominique.html[/url] -[/b]
D.D Pourquoi « forcément » ? Avec le système des circonscriptions, un président élu de justesse peut avoir une majorité d’opposition de justesse elle aussi. Simple question d’arithmétique.
Pourquoi « forcément Sarkozy » ? L’autre hypothèse est recevable, surtout en cas de triangulaires ou de quadrangulaires. Là encore, simple affaire d’arithmétique.
Pourquoi ce rappel de la constitution ? Ai-je dit qu’il y aurait « forcément » une dissolution immédiate en cas de majorités présidentielle et parlementaire antagonistes ?
Merci par contre de rappeler qu’il y a déjà eu 3 cohabitations. Dans mon titre, il aurait fallu écrire 4. Mais bon, ça ne change rien au raisonnement.
[quote][i][b]… Pourquoi « forcément » ? Avec le système des circonscriptions, un président élu de justesse peut avoir une majorité d’opposition de justesse elle aussi. Simple question d’arithmétique…[/b][/i][/quote]
[b]Christian Navi[/b][b]s[/b], le système de circonscription n’a rien à voir avec une élection présidentielle, puisque, pour être élu ou réélu, un candidat doit obtenir plus de 51 % des voix.
[quote][i][b]… Pourquoi « forcément Sarkozy » ? L’autre hypothèse est recevable, surtout en cas de triangulaires ou de quadrangulaires. Là encore, simple affaire d’arithmétique…[/b][/i][/quote]
Je parlais aussi pour l’inverse, à savoir François Hollande élu Président de la République…
Puis, je reste persuadé que, à l’issue des Législatives 2012,
[i]- si [b]Nicolas Sarkozy[/b] est réélu à la tête de notre Pays, il y aura une majorité issue de sa famille politique,
– si [b]François Hollande[/b] est élu à la tête de notre Pays, il y aura une majorité issue de la Gauche ![/i]
Et ce serait le cas si l’un des autres candidats était, à la surprise générale, élu à la tête de notre Pays…
[quote][i][b]… Pourquoi ce rappel de la constitution ? Ai-je dit qu’il y aurait « forcément » une dissolution immédiate en cas de majorités présidentielle et parlementaire antagonistes ?…[/b][/i] [/quote]
[u]Ce rappel à la Constitution ne vous est pas destiné[/u] : [i]il est destiné à vos lecteurs, qui, lisant votre article et nos commentaires, veulent comprendre comment fonctionnent nos institutions dans ces domaines ![/i]
[u]Rappelez-vous, puisque vous parlez de [b][i] »dissolution immédiate »[/i][/b], ce que fit [b]François Mitterrand[/b] en 1981, [i]lorsqu’il fut élu à la tête de notre Pays[/i], et, en 1988, [i]lorsqu’il fut réélu à la tête de notre Pays[/i][/u] : [i]il a bien utilisé l’Article 12 de la Constitution de la Vè République pour dissoudre l’Assemblée Nationale et pour provoquer des élections législatives anticipées.[/i]
Puis, il faut savoir que, pour l’instant, les triangulaires ou les quadrangulaires ne font que créer la zizanie avec la dispersion des voix… Mais, actuellement, avec un code électoral qui suppose qu’il faut deux tours pour une législative, il est peu probable qu’une cohabitation soit possible grâce au jeu d’une élection législative !
[b]Une des formes de désaveu de la classe politique dans son ensemble par les citoyens en France consiste justement à envoyer une chambre des députés opposée au nouveau Président (c’est ce que j’avais ardemment souhaité lors de l’élection de Mitterrand, mais il y a beaucoup de gens qui ont [avaient] du « retard à l’allumage …)[/b]
D.D, mais vous abondez dans mon sens ! Un candidat élu à 50,5% ne garantit pas que le même pourcentage se reverra aux législatives où d’autres paramètres interviennent.
Et où, on peut être légèrement majoritaire en voix mais pas en sièges ou l’inverse.
On doit aussi considérer un phénomène récent : la relative perméabilité d’un électorat déçu, d’un côté comme de l’autre, induisant des comportements de zapping politique souvent irrationnels mais bien réels quand on analyse les transferts d’un tour à l’autre.
On peut alors envisager qu’il n’y aura pas forcément corrélation entre le vote présidentiel et le vote législatif, surtout si le résultat des élections se joue à la marge.