Beaucoup de « maux » pour rien ?

Beaucoup d’éloges de « fans » d’une page d’un groupe de lecteurs Facebook, et me voilà en train de déguster « Un cœur sombre »de R.J Ellory, roman de 489 pages,  un week-end de tranquillité (assez rare).

Je l’ai lu en deux nuits. L’écriture est simple, efficace et tout à fait abordable pour qui n’aime pas la grande littérature et ses tournures de phrases riches et complexes .
L’histoire est celle d’un flic infiltré et corrompu -petit homme de main d’un chef de la pègre de New-York – camé, alcoolique et désabusé.
Vincent Madigan notre « héros », n’hésitant pas à trahir le dangereux Sandià, l’homme « pastèque », braque une planque de ce dernier à l’aide de trois complices. Mais ça tourne mal : un « dommage » collatéral va réveiller sa conscience, son humanité malgré lui.

L’auteur emmène le lecteur avec aisance jusqu’au bout, dans une certaine angoisse et désir de connaître le dénouement, à l’instar des séries qui suspendent l’action à chaque fin d’épisode. Ici donc à chaque fin de chapitre, la recette est la même. et c’est bien ce que je lui reproche.

En effet, au fil de ma lecture, et qui plus est à la fin de l’ouvrage, je ne cessais de me dire qu »Un cœur sombre » sous format de petit film d’action visionné en streaming aurait été largement suffisant. L’histoire est montée comme un scénario, avec rebondissements dignes d’Hollywood et personnages à la profondeur creuse, superficielle. Ce héros au cœur pas si sombre, n’attise ni ma sympathie, ni ma passion. Les autres personnages sont encore pires, voire risibles de clichés.

Alors je suis peut-être trop exigeante avec mon amour des grands classiques mais si j’en reste aux œuvres contemporaines, je prendrais pour exemple S. King, qui possède des talents que n’aura jamais Ellory : La structure narrative, la psychologie, l’inspiration.

En résumé : Petite lecture pas désagréable, sans exigences, qui laisse sur une faim d’ogre.