Après les dernières déclarations d’Imad Lahoud, diffusées sur Canal+ lors de l’émission « Clearstream, le bal des menteurs » le 20 avril 2011, un autre témoin semble le contredire sur des points essentiels.
C’est en décembre 2006 que Jean Galli-Douani a un entretien téléphonique avec Imad Lahoud. Son interlocuteur affirme que cette affaire est un incroyable montage orchestré par le Ministre de l’Intérieur ( SARKOZY )et le ministère de la Défense (MAM).
Dans un long exposé, lors de cet entretien, il est question des marchés publics du ministère de l’Intérieur, des commissions versées depuis 1994, il est évoqué l’implication de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Monsieur X (conseiller économique et financier au cabinet de MAM à la Défense).
D’autres noms sont cités, dont certains officiers des renseignements généraux et de la DGSE.
Tout semblait se regrouper et confirmer un montage dans le but de provoquer un contre-feu judiciaire devant la procédure du juge Renaud Van Ruymbecke, dite Clearstream1.
En effet trois questions se posent :
• Quels étaient les supérieurs d’Yves Bertrand ?
• Quels étaient les supérieurs et les interlocuteurs du général Philippe Rondot ?
• Est-il vraisemblable par exemple qu’Alexandre Jevakhoff, membre du cabinet de MAM et collaborateur du préfet Philippe Marland, inscrit sur les listings, n’ait pu réagir dès que Philippe Rondot eut été, soit disant, convaincu de la fausseté des dits listings ?
A ce moment, Imad Lahoud ne mettait aucunement Dominique De Villepin en cause, mais chargeait Nicolas Sarkozy et les services de renseignement, précisant leur soumission au Ministère de l’intérieur.
Précisons qu’ Imad Lahoud n’est pas n’importe qui, il était responsable au sein du groupe EADS et l’époux d’Anne-Gabrielle Heilbronner, conseillère chargée du budget et des questions économiques internationales auprès du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et ex-directrice de cabinet d’Éric Woerth, secrétaire d’État à la réforme de l’État
Jean Galli-Douani lui fait part, alors, de son intention de témoigner, Lahoud approuve et propose d’informer son avocat afin que celui-ci écrive aux juges pour cette audition.
Le 31 janvier 2007, Jean Galli-Douani est convoqué à la DNIF, à Nanterre, pour être entendu en tant que témoin, à la demande des juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, dans l’affaire Clearstream. Le but en était de comprendre les mouvements de fonds via la société luxembourgeoise et surtout la provenance des sommes.
Il lui était commandé, d’autre part, de remettre aux enquêteurs tous les document annexes et connexes en sa possession.
L’interrogatoire se prolongera pendant dix heures, générant quinze pages de procès verbal et la remise d’une trentaine de documents. Les OPJ semblaient à la fois stupéfaits et soulagés de récolter toutes ces pièces. Mais, à propos, que sont-elles devenues ?
Au printemps 2007, Marcel Gay, journaliste de L’Est Républicain, le rejoint à Cannes. C’est un ami de Denis Robert. Ils connaissent tous deux Monsieur Rossignol, directeur de la communication de Clearstream.
En quelques minutes, il décide de le contacter sur son portable. Après explications quant à l’objet de son appel il lui propose de converser avec Jean Galli-Douani. L’échange avec ce personnage est assez vif. Marcel Gay ne semble pas surpris ; peu importe, les affirmations de Rossignol sont détonantes, conclusion, les listings ne mentionnent que les comptes encore ouverts et non les comptes fermés. Ces derniers ont fait l’objet de nombreuses recherches infructueuses.
De plus, une perquisition au siège de la société menée par les autorités luxembourgeoises, accompagnées par un témoin clé de l’affaire, avait tourné court. En effet, celui-ci refusait de procéder à la recherche informatique de toutes les fermetures de comptes devant les enquêteurs. Il faisait, disait-il, l’objet de nombreuses menaces de mort et il était question de la mafia italienne.
Bizarrement, Imad Lahoud paraissait lui aussi très inquiet lors de cette discussion, selon Jean Galli-Douani, l’informant de son prochain témoignage dans cette affaire.
Lors du procès Clearstream en octobre 2010, Jean Galli-Douani était appelé à la barre, en qualité de partie civile, mais le Président Pauthe lui refusait la parole et faisait entrer des gendarmes dans la salle, comme le relevait le journaliste de la Tribune, présent lors des audiences avec ses confrères.
{mosimage}Le procès en appel fera-t-il paraître les nombreuses anomalies, lacunes et autres énormités du jugement de première instance?