Au moment où  le régime Alaouite s’isole du monde par la sauvagerie de sa répression, les appels à sa plus grande ouverture se multiplient. Mais quelles chances ont-ils d’être entendus lorsqu’on prend la mesure du contrôle qu’exerce le clan Assad sur un pays qu’il craint de voir lui échapper s’il s’ouvrait trop ?

 

 Alors que la répression s’aggrave en Syrie ; et que certains y voient le signe d’un régime devenu mûr pour s’effondrer de lui-même sous le poids de son propre autisme, il est bon d’essayer de dresser un rapide panorama de qui fait quoi à l’intérieur du clan Assad.

 

Pour Bachar il s’agit de les sauver tous en se sauvant soi


La question est d’importance car elle semble conditionner l’intransigeance de Bachar, en charge, à la tête du régime, de la destinée politique de la famille. Car pris en étau de toutes part par ces logiques d’héritage, l’ancien petit ophtalmologiste de Londres semble, bel et bien ne pas pouvoir se montrer conciliant, ou à défaut libéral, vis-à-vis de sa propre population.

En effet trop de carrières, de fortunes et de position de pouvoir semblent en jeu pour que le leader Alaouite puisse jouer les despotes éclairé. Parvenu au sommet d’une chaine d’influence et de rançonnage le clan Assad sait que c’est tenir, fut-ce au prix du sang, ou mourir.

Panorama historico-miilitaro-économique des positions tenues par le clan et ses affiliés donc.

 

Les morts du clan


Tout d’abord le versant historique au travers de trois fantômes.

Le clan Assad ce fut d’abord Hafez, le père (1930-2000). Militant du Baas dès l’âge de 16 ans, puis militaire, et enfin auteur du coup d’Etat de 1970 qui le laissera seul maître du régime syrien trente ans durant( 1970-2000).

L’autre fantôme du clan c’est Bassel, le fils ainé. Mort à 33 ans dans un accident de voiture en 1994, il laisse le régime sans héritier présomptif, puisque la succession devait lui revenir. C’est cet évènement qui poussera Bachar vers le pouvoir après la mort de son père.

Un troisième membre du cercle restreint est à citer c’est Majed, troisième fils du couple Assad dans l’ordre de succession. Il est mort en 2009 à 43 ans des suites d’une longue maladie.

 

Les membres du clan actifs dans la répression


A coté de ces absents il y a les membres du clan directement impliqués dans la répression qui est en cours aujourd’hui.

Au premier rang on trouve bien sûr Bachar. Né en 1965, ophtalmologiste de formation. Il est à la tête du régime depuis 2000 et est marié avec Asma El-Assad, née Asma al-Akhras en 1975. Ensemble ils ont eu trois fils : Hafez, Zein et Karim.

Mais ajoutons aussi :

Maher El-Assad, quatrième dans l’ordre de succession original. Benjamin de la fratrie, il est aujourd’hui commandant de la garde présidentielle et de la 4ème division blindée. Ces derniers temps il s’est montré d’un zèle excessif et fanatique dans les opérations de répression.

Un peu plus éloigné du clan restreint des fils de Hafez El-Assad et Anisa Makhlouf, il y a quatre autres membres plus ou moins directs du clan :

Tout d’abord Mundher et Fawwaz El-Assad. Tous les deux cousins de Bachar par l’un de ses oncles paternel ils sont, eux aussi, à la pointe de la répression en leur qualité de chefs de milices.

Ajoutons à cela Hafez Makhlouf. Né en 1975 il est le fils de Mohammed Makhlouf, le frère de la mère de Bachar. Hafez Makhlouf est le chef des services de sécurité à Damas.

A ce lignage direct il faut ajouter un autre nom : Assef Chawkat. Né en 1950 il est l’époux de Bouchra El-Assad la fille ainée de Hafez et Anisa. Il opère dans le régime en sa qualité de Chef d’Etat-major adjoint.

 

Les acteurs économiques et les parasites


Et encore arrêtons-nous là l’énumération. Car le clan est une clique aux relations internes très étranges et souvent brutales qui n’a cessé de coopter les places de choix à l’intérieur du régime, de l’armée ou de l’économie.

Deux exemples sont ici significatifs.

Tout d’abord Rifaat El-Assad. Né en 1937, ce frère de Hafez est incontestablement le responsable le plus zélé des grandes répressions de Hama en 1982 ayant fait près de 15000 morts. Auteur d’une tentative de coup d’Etat raté en 1984, il vit, depuis 1984 en exil en Espagne d’abord, puis aujourd’hui en Angleterre. Avant cela il a pris soin de caser ces nombreux enfants, tous eux de ses quatre femmes, dans des postes à responsabilités pour les plus courageux d’entre eux. Les autres se contentant d’une vie de mondain ou de jetsetteur international aux frais de ce que la famille pille dans le pays.

L’autre personnage symptomatique c’est Bouchra, la sœur ainée de Bachar. Elle, elle illustre, à merveille, l’aspect économique de la domination que le clan fait peser sur le pays. Son activité économique se concentre surtout sur les produits pharmaceutiques et l’enseignement. Mais preuve de la confusion des genres à l’intérieur du régime ; on prête à cette femme à l’intelligence unanimement reconnue un pouvoir d’influence colossale sur les décisions du régime. Et ce surtout depuis la mort de Bassel en 1994.

Bref on le voit, aujourd’hui c’st toute une famille, au sens élargie, qui est vent debout contre les aspirations démocratiques du peuple syrien. Regrettons, pour conclure, que vu le degré de maîtrise des différentes activités du pays par le clan Assad, la Syrie n’est pas prête d’en finir avec eux.

http://www.free-syria.com/en/loadarticle.php?articleid=20206

http://www.maghreb-intelligence.com/articles-gratuits/1072-maher-al-assad-et-hafez-makhlouf-tiennent-la-syrie.html

http://www.maghreb-intelligence.com/articles-gratuits/1072-maher-al-assad-et-hafez-makhlouf-tiennent-la-syrie.html

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110427-le-clan-assad-repose-appareil-securitaire-il-mis-place

 

Grégory VUIBOUT