Lincoln, seizième président des Etats-Unis demeure toujours omniprésent dans ce pays qui lui doit tant, à travers écoles,  musées, monuments, billets de banque, et le film de Steven Spielberg lui rend un bel hommage. Il relate en effet avec finesse l’épopée des quatre derniers mois, de janvier à avril 1865, de la vie de ce grand président interprété par l’excellentissime Daniel Day-Lewis durant lesquels, il a pu par amour de la liberté et de la justice, inverser le cours tragique de l’Histoire de son pays. 

Convaincu de l’imminence de la fin de la guerre entre Nord et  Sud du fait de la décimation des Etats confédérés du sud cotonnier, sécessionnistes, il remuera ciel et terre pour faire adopter bien avant la reddition, ce treizième amendement  par la chambre des députés, seule susceptible d‘abolir l‘esclavage. Le président était persuadé que le report de ce projet controversé aussi bien pour les Républicains que les Démocrates, conduirait immanquablement à son échec d’où l’agitation frénétique sur fond de haute roublardise politicienne afin de récolter les voix cruciales, notamment auprès de Démocrates opportunistes.  

Face à la dernière phase de cette guerre qui mobilisera plus de trois millions d’hommes et qui coûtera la vie à plus de 700000 mille d’entre eux, Lincoln ne cèdera pas demeurant  fidèle à ses principes intangibles  parmi lesquels celui  mathématique d’Euclide qui affirme que deux quantités égales à une même troisième sont égales entre elles…A toutes ces batailles sanglantes au corps à corps, ces batailles politiciennes farouches si brillamment retranscrites, Steven Spielberg mêle des chroniques intimes se rapportant à la vie tourmentée de Lincoln qui viennent compléter le portrait de ce fils de charpentier, d’une extrême sympathie. 

C’était en effet un siècle où la Maison Blanche était la Maison du peuple, lequel  peuple s’empressait d’y accourir pour confier ses problèmes à un chef d’Etat affable, toujours prêt à l’écoute et doté d‘un sens inégalé de l‘humour ! Malgré une vie de couple mal en point, marquée par le décès d’un enfant, Abraham Lincoln fort de sa philosophie , parvenait quand même à tirer son épingle du jeu. 

En fin de compte, son rêve de faire rayonner à travers le monde certains idéaux découlant notamment de l’adoption du treizième amendement comme celui de restaurer l’unité de son pays se concrétisera. Mais il échouera à concrétiser ce rêve de passer des vacances à Jérusalem avec son épouse délaissée et blessée car ce valeureux combat lui a malheureusement valu en un 15 avril de 1865 d’être assassiné. Une mort que le réalisateur filmera dans la sobriété sans faire de  sensationnalisme, un peu à l’image de sa vie. 

Et les stéréotypes ayant la vie dure, la ségrégation des Noirs par les irréductibles partisans de la suprématie blanche succèdera à l’esclavage avant de finalement placer à la tête du pays un certain Obama : choix à faire remuer dans sa tombe l‘instigateur en personne de l‘égalité des droits pour tous… 

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