La capitale jamaicaine, est à feu et à sang depuis plusieurs jours. Des affrontements ont lieu entre les forces de l’ordre et des gangs de quartiers mal famés de Kingston et ont fait une soixantaine de morts. A l’origine de cette guérilla urbaine, le projet d’arrestation et d’extradition vers les Etats Unis de Christopher Coke, un redoutable dealer, qui se présente aussi comme un bon samaritain dans la ville. Mais qui est cet homme? 

Micheal Christopher "Dudus" Coke est un puissant baron de la drogue qui opère en Jamaique. Il aurait pris la place de son père à la tête de son gang, le "Shower Posse" et serait impitoyable quand il régle ses comptes avec ses adversaires qu’il arrose par une pluie de balles.De plus,  Dudus n’agirait pas seulement au Jamaique. Véritable homme d’affaires, il aurait lancé ses tentacules jusqu’aux Etats Unis où ses activités de narcotrafiquant et de vendeurs d’armes seraient très denses. D’ailleurs, la demande d’arrestation de ce dernier viendrait de Washington et c’est le mandat d’arrêt signé à cet effet par les autorités jamaicaines qui aurait mis le feu au poudre.

Une autre facette de Christopher Coke serait qu’il soit très proche des démunis. Dans son quartier, à Tivoli Gardens, il est vu comme un sauveur. Il vient en aide aux pauvres et dans un pays où le taux de pauvreté est très élévé, inutile de montrer à quel point il est aimé. Ces populations se passent bien des nombreux crimes commis par leur messie. Difficile alors pour les autorités de mettre à exécution leur plan de l’extrader puisque face à elles se dressent les partisans de Dudus qui sont nombreux et prêts à se sacrifier pour lui.

Alors Dudus, ange ou démon?  Bien malin celui qui repondra à cette question. Une chose est sûre par contre, la Jamaique est un pays où les activités liées à la drogue sont nombreuses et mettre la main sur Dudus, un haut cadre du domaine, serait une manière de fragiliser considérablement toute la filière. Les autorités, cependant, dans leurs démarches doivent tenir compte des pauvres personnes innocentes, prisonnières de cette guerre. Peut-être qu’une diplomatie serait la bienvenue. Au fait, la diplomatie est toujours mieux que les effusions de sang.