en France qu’ailleurs !


Qu’est-ce qui fait que l’on vit plus âgé en France qu’ailleurs ? Vaste question, dont de multiples réponses peuvent être formulées. Il faut se reporter à nos conditions de vie, à leurs évolutions au cours des dernières décennies, qu’avons nous fait pour que notre corps, nos artères nous permettent de vivre plus âgé. Certes, tous n’irons pas jusqu’à 100 ans même plus, nous ne sommes pas tous pareils, le facteur héréditaire joue certainement ainsi que les conditions de vie. La situation géographique également par son climat et sa nature. Nos gênes, notre résistance immunitaire aux attaques microbiennes, et la chance influent sur notre durée de vie. Notre alimentation ainsi que notre activité sont des paramètres d’autant plus importants qu’ils ont un effet de vieillissement de nos artères. Si notre sang irrigue bien nos organes en leur apportant l’énergie dont ils ont besoin ils ne peuvent que résister plus longtemps au vieillissement. Tout est question d’équilibre entre notre activité et notre comportement. Notre corps est une machine qui, si elle est surchargée cale. Si nous mangeons trop et que nous ne consommions pas l’énergie que nous accumulons, un déséquilibre se produit et notre corps souffre, il réagit bien souvent par une aggravation de notre état général. De plus l’alcool, la drogue, la cigarette, la pollution, le bruit, le stress, tout ce que nous apporte notre civilisation ne peuvent qu’aggraver notre durée de vie. La prise de poids par le fait que se déposent dans nos artères les graissent que nous absorbons, les durcissent, encrasse nos vaisseaux mais aussi nos muscles et nos articulations qui sont moins irrigués, nous devenons plus rapidement plus vieux, moins agiles, moins souples, nous prenons du poids.

La médecine est également le facteur qui nous permet cette espérance de vie. Ses progrès dans le traitement des cancers, des maladies cardio-vasculaires, coronariennes, des infections microbiennes, dans la chirurgie d’implantations, réparatrice, dans la prévention grâce à ses moyens d’investigations. En quelques décennies elle a fait un bon important par l’apport de moyens cybernétiques permettant de voir dans notre corps et d’y détecter ses anomalies. Les scanners, la résonance magnétique nucléaire sont autant de moyens dont on ne peut plus se passer. C’est donc un ensemble de facteurs humains, mais aussi de société et de progrès scientifiques qui jouent sur notre espérance de vie. Mais c’est indéniable malgré que nous ne sommes pas exemplaires eu égard aux abus que nous faisons nous vivons plus âgés, mais pas pour toutes les classes sociales. Et puis, vivre plus âgé qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup disent vivre vieux mais grabataire, dans un fauteuil avec une vue déficiente et avoir besoin d’une aide pour se laver et faire ses besoins, non pas pour moi. Donc, il faut associer à la durée de vie ses qualités.

Mais vivre plus âgé apporte aussi des contraintes qui conditionnent un changement de société. Les vieux deviennent de plus en plus à la charge des plus jeunes, ils ne produisent plus. D’où, comme nous venons de voir les problèmes de financement des retraites, la prise en charge des «vieux» est lourde financièrement. L’âge avancé est source de maladies couteuses comme la maladie d’Alzheimer, mais aussi la fragilité de l’âge nous expose à des infections virales. La vieillesse est à la fois une joie pavée d’embuches si l’on perd ses facultés mentales, et physiques.

L’espérance de vie en France en 2007 est de 80,7 années en moyenne 76,6 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes. Nous sommes situés au 5ème rang mondial sur 222 pays, les données proviennent du CIA World Factbook édition 2008, sur le site Wikipédia. La Suède est derrière nous au 6ème rang, l’Italie n’est que 11ème, l’Espagne 14ème comme la Norvège, Israël, l’Allemagne 23ème et le Royaume-Unis 25ème. Le pays ou l’on vit le moins longtemps est le Swaziland, durée moyenne de vie 32,23 années. La carte du monde si dessous donne suivant la couleur des pays la durée de vie de leurs habitants à la naissance dans les États membres de l’ONU en 2007.

En vert foncé, le Canada, la France, l’Australie, pays ou la nature est source de vie, référence http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Life_Expectancy.png

Pourquoi, parmi ces pays qui nous sont proches vit-on plus longtemps en France, probablement par ce que nous avons la meilleure protection sociale, notre sécurité sociale est unique au monde. C’est pour cela qu’il ne faut pas la dégrader pour raisons budgétaires. Mais aussi à la qualité de nos médecins, à notre prise en compte des facteurs dégradants notre santé, mais également à notre besoin de nature qui s’exprime de plus en plus par l’évasion, le sport, la lecture, l’ordinateur, qui cultivent notre cerveau et nous maintiennent jeunes. Nous avons compris, pas tous, que la détente, la promenade, la randonnée sont des loisirs porteurs de vie, pratiqués par le troisième âge et même bien plus. La France à vu ces dernières décennies un boom des activités de plein air. Nous avons compris aussi que manger, manger trop, n’est pas bon pour nous, notre corps souffre d’un surcroit énergétique et il l’élimine comme il peut.

Nous ne sommes pas tous égaux devant la vieillesse, les pauvres vivent moins longtemps que les classes bourgeoises, cela tient aux difficultés de vie, au travail qui n’est pas valorisant et plus pénible physiquement. Mais aussi à l’alimentation moins équilibrée. On rencontre plus d’obèses chez les pauvres. Les enfants présentent dès leur plus jeune âge des déficiences nutritionnelles. Les logements sont bien souvent insalubres, et les familles n’ont pas d’espace de vie. Les statistiques donnent des espérances de vie globales pour les femmes et les hommes mais pas en fonction du niveau de pauvreté des familles. Un maçon usé par les conditions de travail, le froid, la chaleur, la gamelle, souffre et meurt très tôt. Un ouvrier qualifié meurt en moyenne quatre à cinq ans plus tôt qu’un universitaire. Quand à un manœuvre, c’est probablement bien plus. Il en résulte qu’ils profitent moins longtemps, voire pas du tout, de leur retraite que les autres bien qu’ils cotisent très tôt.

Le Monde.fr a fait paraître un article «En 2060 un Français sur trois aura plus de 60 ans estime l’Insee»

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Le nombre de centenaires pourrait atteindre 200 000, soit treize fois plus qu’aujourd’hui

«Au 1er janvier 2010, ils étaient 15 000 en France, c’est treize fois plus qu’en 1970. Neuf centenaires sur dix sont des femmes et parmi les personnes de 110 ans et plus, qu’on appelle les «supercentenaires», il n’y a quasiment que des femmes. Un centenaire sur deux vit à domicile, qu’il soit seul, en couple, ou avec une autre personne que son conjoint. La part des centenaires qui vivent en solo ou en couple s’accroît. Les hommes sont plus fréquemment à leur domicile que les femmes. Dans cinquante ans, la France pourrait compter 200 000 centenaires, soit treize fois plus qu’aujourd’hui. Si les conditions d’espérance de vie sont meilleures que prévu, ils pourraient être 380 000 en 2060, contre 120 000 dans le cas contraire», voir l’Insee ici.

Treize fois plus de centenaires que dans les années 1970.

En 2010, 15 000 centenaires vivent en France métropolitaine (encadré 1). Selon le point de vue adopté, on peut considérer que ce chiffre est élevé ou non. C’est beaucoup, car c’est treize fois plus que dans les années 1960-1970. Entre 1960 et 1975, leur nombre était stable, on en comptait 1 150 chaque année. Depuis 1975, leur effectif augmente continûment au rythme de 8 % par an. Au total, ils ne représentent que 0,02 % de la population, ou encore un centenaire pour deux ou trois communes en moyenne, sur les 37 000 que compte la France.

Les «supercentenaires», quasiment tous des femmes.

Selon les travaux de recherches disponibles, après 110 ans, ceux que l’on appelle les «supercentenaires» sont quasiment tous des femmes en France métropolitaine. La proportion de femmes parmi les personnes âgées ne cesse d’augmenter avec l’âge, 65 % des octogénaires, 77 % des nonagénaires et 86 % des centenaires sont des femmes. En effet, à tout âge, la mortalité des hommes est plus forte que celle des femmes. Si cela a peu de conséquences sur la parité hommes-femmes avant 65 ans, étant donné le risque «relativement» faible de mourir avant cet âge, ce n’est plus vrai ensuite.

La conséquence de cela est que le rapport inactifs sur actifs croît et cela va entrainer une autre logistique de notre société, une logistique plus solidaire. Nous sommes à un tournant, et il va falloir que tous, riches comme pauvres participent à la vie des Français pour assurer une cohésion sociale