S’il est un musée du chocolat à Barcelone, Paris n’en avait pas. Avec Choco-Story Paris, voici le troisième musée, après Bruges et Prague, du groupe éponyme. C’est une bonne nouvelle, puisque ce « musée gourmand du chocolat » proposera des animations, des cours de confiserie, et bien sûr des pralines mais aussi des ganaches et autres créations innovantes, sur le boulevard Bonne-Nouvelle. Vous oserez vous y montrer gourmet et curieux comme Persoone, Dominique, le maître-chocolatier qui écrit au chinois l’histoire du chocolat…

J’avais visité avec un grand intérêt le doublement fameux musée du Chocolat de Barcelone, situé dans une ancienne caserne proche du bario Gothico. Réputé pour son fonds de créations chocolatières, c’est aussi un centre d’apprentissage de renom pour futurs chocolatiers qui peuvent être vus à l’œuvre et accueillent des visites scolaires. Un petit fumet est perceptible dans la cour intérieure et j’ai cru le retrouver en passant devant le futur ChocolatStory de Paris . Il ouvrira le 5 février 2010 à l’emplacement d’un ancien sauna et hammam et de la boîte de nuit Le Privé qui n’avait pas tout à fait réussi à faire concurrence aux nuits du Grand Rex tout proche.  Le 28 du boulevard Bonne-Nouvelle, l’un des « Grands Boulevards » de l’axe République-Opéra qui a fait l’objet d’un plan de revitalisation municipal, ajoute donc au Grévin, le musée de cire, et à ses théâtres, un nouveau landmark qui attirera tant les touristes que les Parisiennes et Parisiens. Ce sera aussi à s’en pourlécher les doigts puisque des cours seront dispensés lors d’ateliers.
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Sur le site du musée ChocolatStory de Bruges, des questionnaires permettent de parfaire ses connaissances sur le chocolat, depuis la cueillette des fèves jusqu’à la dégustation. Au fait, saviez-vous que la praline doit son nom au cuisinier du maréchal du Plessis-Praslin ?  Imaginiez-vous que Brillat-Savarin rapportait que les dames de l’aristocratie du Nouveau Monde se faisaient servir du chocolat lors des messes, au point que le révérend Escobar admit que le chocolat à l’eau ne rompait pas le jeüne du Carême ? L’autre Carême, Antonin, pâtissier tour à tour royal, républicain et impérial, ne concevait pas un banquet sans chocolat. Vous ne resterez pas « chocolat » (sur votre faim de culture et d’anecdotes) à l’issue de votre visite…
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chocostory_c4n_4.pngPour s’y rendre, dès le 2 février, consultez le site ChocoStory-Paris. Le bd Bonne-Nouvelle est à sens unique depuis la place de la République et l’arc de triomphe de Strasbourg-Saint-Denis dont la toute proche station de métro se situe sur les mêmes lignes que celles de la station Bonne-Nouvelle (les lignes de bus 20, 39 et 48 desservent aussi le musée). Le quartier tout proche, dit le « Sentier Turc » ou la « Petite Turquie », offre un large choix de restaurants anatoliens et kurdes ou autres, dont Le Kibélé (rue de l’Échiquier) mais vous pouvez aussi opter pour les colorés restaurants pakistanais et indiens du passage Brady. À mi-chemin entre ChocoStory et le musée de cire, le Grévin, le fameux Bouillon Chartier peut vous accueillir (mais les files d’attentes sont longues, longues…).
Plus haut de gamme, les brasseries traditionnelles Julien ou Flo sont tout aussi proches. Mais saviez-vous que le restaurant du théâtre de la Renaissance sert déjà un chocolat chaud traditionnel ? Juste en face, dans la rue René-Boulanger, la galetterie-crêperie Houblon et Sarrazin est l’une des meilleures de France, Navarre, et même Bretagne. Le chocolat y est à l’honneur.
Presque toutes les cuisines du monde (dont celles de Madagascar, cour des Petites-Écuries, et de l’île Maurice) sont à tenter dans les environs immédiats. Le musée fera-t-il des émules et pourra-t-on goûter des préparations chocolatées exotiques ? Vous saurez, après votre visite, le suggérer : demandez comment se prépare le chocolat dans les divers pays représentés. Un maître-chocolatier, pâtissier et traiteur, se situe rue du Faubourg-Saint-Denis (Juhès, anciemment maison Mauduit), et le magasin voisin, spécialisé en gastronomie russe et des Balkans, propose lui aussi du chocolat et des chocolats. Mais vous pouvez aussi fréquenter en toute confiance, tant pour votre bourse que votre palais, le très traditionnel Golden Pat, dit aussi « Chez Pat et Lulu », fréquenté très discrètement par des vedettes de la chanson et de l’écran mais surtout par de fidèles habitués du quartier (et les anciens reviennent s’y ressourcer). Au Golden Pat, la terrine de lapin est maison (mais pas forcément au menu de chaque jour). Pour le chocolat, goûtez en priorité les  « maousses » profiterolles de Maria… Pat n’est pas avare pour les napper et les dames des alentours ne se privent pas pour venir déguster ces profiterolles, accompagnées ou non d’un rosé d’Anjou, réserve de la maison, à toute heure ouvrable (fermé samedi et dimanche).
Pour vous documenter sur le chocolat, le musée regorge d’ouvrages, mais vous pouvez pousser jusqu’à Gibert Jeune Bonne-Nouvelle ou trouver des soldés à la librairie Mona Lisait (anciennement L’Équipement de la pensée).