Depuis plusieurs décennies, la Chine a été le plus proche allié de la Corée du Nord, son plus grand partenaire commercial et sa principale source d’aide.
Cependant, l’ancien chef du département d’État en Asie, a dit qu’il y a des signes que la relation qui a déjà été décrite par le président Mao comme étant « au plus près des lèvres et des dents », est à bout.
« Il y a un changement subtil dans la politique étrangère chinoise. Pendant le court à moyen terme, il y a un potentiel qui pourra affecter le calcul dans le nord est de l’Asie », a expliqué l’ancien chef lors d’un forum à l’université John Hopkins.
« Vous l’avez vu au Conseil de sécurité de l’ONU. Nous l’avons vu dans nos discussions privées, et on le voit dans les déclarations de Pékin », a-t-il ajouté.
L’ancien chef, qui a quitté le service de l’Etat en Février pour fonder sa propre société de conseil a été l’un des architectes de la diplomatie militaire américaine « inclinée » vers l’Asie.
Il a ajouté que les autorités nord-coréennes ont remarqué le changement d’humeur à Pékin.
« Je ne pense pas que ce changement subtil peut être perdu par Pyongyang », a-t-il affirmé. « Ils ont besoin d’une relation étroite avec la Chine pour toutes les raisons possibles et imaginables. Il n’est pas dans leur intérêt stratégique à s’aliéner en face de tous les pays qui l’entourent ».
Plus tôt, l’ancien chef a indiqué aux médias que la Chine « ne peut pas être heureuse » et qu’elle s’attend à ce qu’une ligne plus dure sorte de Pékin.
Néanmoins, il a reconnu que la Chine n’a jamais été disposée à débattre de l’avenir de la Corée du Nord avec les États-Unis et la Corée du Sud, qui sont tous deux actuellement dans une certaine suspicion.
Un expert en Corée du Nord à l’International Crisis Group a quant à lui expliquer que Pékin a été assez lointaine des distractions créées par Pyongyang alors qu’elle tente de concentrer ses énergies sur d’autres problèmes. « Ils ont besoin de résoudre les problèmes dans la mer de Chine du Sud, ils ont une campagne contre la corruption… La Corée du Nord n’est pas leur principal problème », a conclu l’expert.
Certes, la Corée du Nord ne mérite plus de respect chez beaucoup de citoyens chinois qui ont commencé à créer des injures envers Kim Jong-un sur la toile du pays.
Plus raisonnablement, le débat sur la Corée du Nord a été freiné par les autorités chinoises. En effet, le rédacteur en chef adjoint d’un journal très connu a été suspendu la semaine dernière de son poste après avoir écrit un éditorial anti-Corée du Nord.
[b]Le « petit » désobéirait-il aux ordres du grand frère ?[/b]