Selon un sondage effectué auprès de 19.000 personnes dans 18 pays sud-américains par l’ONG Latinobarómetro, le président américain Barack Obama est le plus populaire, et Hugo Chávez du Venezuela le plus impopulaire !

Ainsi, cette enquête réalisée entre le 21 septembre et le 26 octobre 2009 auprès d’un échantillon censé représenté 400 millions de Sud-Américains, le locataire de la Maison Blanche, évalué pour la première fois par ce sondage, obtient la meilleure note, avec sept opinions favorables sur dix, devançant ainsi le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva qui était le mieux noté lors de la dernière enquête et qui obtient cette année 6,4/10.

Le président du Costa Rica, Óscar Arias, obtient un 5,7, à égalité avec le président mexicain Felipe Calderón.

Ils sont suivis par le président Colombien, Álvaro Uribe, qui obtient 5,4, ensuite vient Tabaré Vázquez, le président sortant d’Uruguay, qui a 5,3 ; et puis nous avons les présidents du Paraguay, Fernando Lugo, et celui de l’Équateur, Rafael Correa, qui obtiennent juste la moyenne avec 5/10.

Parmi ceux qui échouent à cette enquête, nous trouvons d’abord le Bolivarien Evo Morales ex aequo avec Cristina Fernández qui obtiennent tous deux 4,8 ; puis nous avons le Péruvien Alan Garcia avec 4,7 et ensuite le Nicaraguayen Daniel Ortega qui avait obtenu la pire note l’année passée et qui a maintenant 4,3.

Tout en bas du classement, nous avons Fidel Castro avec 4 et comme bon dernier le président du Venezuela Hugo Chávez avec 3,9 !

Ainsi, malgré son impressionnante baisse de popularité aux États-Unis, le président américain Barack Obama reste très populaire en Amérique latine, tandis que les deux présidents qui s’opposent le plus à ce dernier sont devenus les plus impopulaires. Comme quoi nul n’est prophète en son pays.

Ce sondage confirme ainsi celui effectué par Hinterlaces entre le 13 et le 22 novembre qui indique que 65 % des Vénézuéliens désirent que Hugo Chavez abandonne le pouvoir à la fin de son mandat en 2012, et que 70 % de la population souhaite que l’opposition soit mieux représentée à l’Assemblée nationale. D’après cette enquête de Hinterlaces, plus de 50 % des Vénézuéliens interrogés estime que le gouvernement n’est pas très efficace dans la résolution des problèmes sociaux et qualifie la gestion du président de mauvaise à très mauvaise, tandis que 39 % la juge bonne ou très bonne.

Mais ne nous inquiétons pas pour le président Hugo Chávez, il connaît d’étonnantes méthodes pour redevenir populaire, comme vous vous pouvez le constater sur la vidéo qui suit : vidéo

Mais en dehors de la popularité des présidents, le document de 150 pages publié par Latinobarómetro nous apprend également que si l’Uruguay et le Costa Rica sont les pays où la population se dit la plus satisfaite de l’expression de la démocratie dans son pays, le Honduras, Le Mexique et le Pérou sont considérés comme les plus antidémocratiques.

Et à la question de savoir en quels groupe, institution ou personne faites-vous le plus confiance, les résultats sont étonnants pour nous autres européens, puisque les Sud-Américains placent en premier lieu l’Église, suivie par la télévision, puis par l’armée à égalité avec le gouvernement. Viennent ensuite la Police, puis le Congrès, la Justice et enfin les partis politiques.

Mais comme le souligne Latinobarómetro, le gouvernement qui se situait en dessous de la Police sur l’indice de confiance en 1996 fait maintenant jeu égal avec l’armée et il est probable que les gens feront plus confiance à leur gouvernement qu’au militaire lors du prochain sondage.

Mais cet indice de confiance, qui place en tête l’Église, puis la télévision et l’armée nous montre bien que nous ne voyons pas les institutions de la même manière que les Sud-Américains. Nous ne devons donc pas juger les choses à leur place puisque nos critères ne sont pas les mêmes et nos réalités distinctes. Il semble également vain de vouloir recréer sur ce continent nos archétypes politiques.

Sources :

65% de los venezolanos quiere que Chávez entregue el poder en 2012, El Nacional, Caracas, 2009

Latinobarómetro, 2009

The Latinobarómetro poll : A slow maturing of democracy, The Economist, 2009