Il s’en est fallu de peu que Sylvain Chavanel ne décroche sa plus belle victoire. Le Tour des Flandres, « De Ronde » comme disent les Flamands, est une des plus prestigieuses classiques du printemps presque exclusivement réservée aux coureurs flamands, durs au mal et à l’aise sur les routes pavées.

Rares sont les étrangers qui triomphent ici et encore moins les Français que ce genre de parcours n’avantage pas. Jacky DURAND est le dernier vainqueur tricolore en 1992.

Le plat pays réserve bien des surprises et on y trouve quelques petites côtes très difficiles qui permettent de faire la sélection. Le « mur de Grammont » est le point stratégique du parcours. Cette côte étroite recouverte de pavés offre un pourcentage impressionnant qui oblige certains coureurs à monter à côté du vélo. C’est un véritable casse-pattes qu’il faut impérativement franchir à l’avant de la course si l’on ne veut pas être irrémédiablement lâché.

C’est là que se postent les spectateurs qui veulent voir du spectacle.

Cette année Sylvain Chavanel a fait une course magnifique mais il échoue de peu, battu au sprint par Nick Nuyens qui « courait dans son jardin ».

Sylvain aura été aux avant-postes toute la journée, résistant au vainqueur de l’an dernier, le Suisse Fabian Cancellara, dans Grammont.

On comprend que le Français soit déçu car il l’avait dans les jambes cette victoire n’ayant pas économisé ses forces, faisant les 80 derniers kilomètres à l’avant.

Son chef de file Tom Boonen termine quatrième quelques secondes après le trio de tête.

Sylvain Chavanel, considéré comme un bon coureur sans plus, a su tenir la dragée haute aux cadors du peloton. On peut lui prédire des victoires si sa forme actuelle perdure, peut-être devrait-il à l’avenir s’économiser et garder des forces pour le sprint final.

Il vient en tout cas de montrer qu’il faudra compter avec lui, par exemple dimanche prochain dans « l’enfer du Nord ».